Attention à ces messages trompeurs sur les recommandations de vaccination contre le Covid en Suisse
Publié le lundi 17 avril 2023 à 16:03
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Bénédicte REY / Bill MCCARTHY / AFP Etats-Unis
Les autorités sanitaires suisses ont levé récemment dans la plupart des cas la recommandation de vaccination contre le Covid-19 pour le printemps et l'été 2023, une décision motivée par la faible circulation du virus et l'immunité élevée de la population. Elle reste recommandée pour les personnes fragiles. Pourtant, de nombreux messages partagés sur les réseaux sociaux affirment que la Suisse aurait "arrêté" la vaccination contre le Covid-19 et ce, en raison des "controverses" entourant les vaccins. Ces messages trompeurs affirment aussi à tort que les médecins qui les administrent seront désormais responsables en cas d'effets secondaires.
"La Suisse stoppe l'injection du vax Covid. Face à la controverse, l'ensemble des recommandations de vaccination est abrogé. Il reste prescriptible au cas pas cas sous certaines conditions, mais sous responsabilité du médecin en cas de dommages causés", écrit cet internaute sur Twitter. "Efficace et sûr en plein pseudo pandémie, aujourd'hui plus recommandé et médecins responsables des effets secondaires... c'est un aveu cinglant sur le crime des vaccins Covid", affirme cet utilisateur sur Facebook.
De nombreux messages relaient un article publié le 7 avril sur Report 24, un site allemand dont les publications ont fait l'objet de plusieurs articles de vérification de l'AFP en allemand, notamment sur les vaccins anti-Covid ici ou ici. Report 24 renvoie vers un autre article publié le 5 avril dans l'hebdomadaire suisse de langue allemande Die Weltoche et intitulé "Officiellement confirmé: la vaccination est dangereuse".
Capture d'écran effectuée sur le site Report 24 le 13 avril
Ces articles et messages sont trompeurs, mettent en garde les autorités sanitaires suisses. "Les conclusions tirées par certaines personnes sur internet à la suite de l'actualisation des recommandations de vaccination sont incorrectes", a déclaré à l'AFP le 12 avril 2023 Simon Ming (lien archivé ici), un porte-parole de l'Office fédéral de la santé publique suisse (OFSP).
"Il ne s'agit pas d'une interdiction [de la vaccination, NDLR], mais plutôt d'une approche visant à mettre en place des recommandations de vaccination adaptées aux besoins du pays", a expliqué à l'AFP le 11 avril Cindy Prins, épidémiologiste à l'Université de Floride (lien archivé ici).
"Les directives du gouvernement suisse ne peuvent être interprétées que dans le contexte de l'immunité généralisée qui existe en Suisse aujourd'hui, dans lequel la poursuite de la vaccination des personnes à faible risque peut n'avoir qu'une valeur marginale", a déclaré à l'AFP le 11 avril Amesh Adalja (lien archivé ici), expert en maladies infectieuses au centre pour la sécurité sanitaire de l'université Johns Hopkins.
Que disent les nouvelles recommandations suisses ?
L'OFSP et la Commission fédérale pour la vaccination (CFV) ont publié le 9 mars dernier leurs recommandations vaccinales pour le printemps et l'été 2023. Dans ce texte commun (lien archivé ici), ils indiquent que la vaccination est désormais recommandée "uniquement à certaines personnes à risque".
"Les sous-variants d'Omicron qui circulent actuellement provoquent des infections plutôt légères par rapport aux variants précédents. Les personnes sans facteur de risques ne sont presque plus susceptibles de tomber gravement malades", expliquent-ils.
Dans une fiche d'information (lien archivé ici) à destination des professionnels de santé, publiée le 3 avril, l'OFSP écrit que "vu la faible circulation du virus attendue et l'immunité élevée de la population, en général, aucune recommandation générale de vaccination contre le Covid-19 n'est émise pour le printemps et l'été 2023". Il précise que "plus de 98% de la population suisse possède des anticorps contre le SARS-CoV-2 suite à des vaccinations et/ou des infections".
"Presque tout le monde en Suisse a été vacciné et/ou a contracté le Covid-19 et en a guéri", a confirmé M. Ming. Les autorités sanitaires suisses n'ont pas changé leur évaluation sur la sécurité des vaccins anti-Covid (lien archivé ici), a-t-il ajouté.
Fiche d'information de l'OFSP - Capture d'écran effectuée le 13 avril
La vaccination reste recommandée pour les personnes vulnérables "uniquement si leur médecin traitant estime qu'elle est nécessaire sur le plan médical, et si l'on suppose qu'elle permettra de renforcer temporairement la protection contre une forme grave de la maladie". Les personnes vulnérables sont définies comme les plus de 65 ans, les plus de 16 ans atteints d'une maladie chronique ou de trisomie 21 et les femmes enceintes.
La vaccination reste recommandée aux personnes atteintes d'immunodéficience sévère, précise l'OFSP.
L'OFSP indique en outre (lien archivé ici) qu'à l'"automne 2023, la recommandation vaccinale sera à nouveau évaluée, et si nécessaire, adaptée". En ce qui concerne les personnes vulnérables, la recommandation vaccinale sera "adaptée" si "une nouvelle vague d'infections devait survenir au printemps/en été 2023".
Cas de Covid-19 confirmés en laboratoire, en Suisse et au Liechtenstein du 1er mars au 9 avril 2023 (source OFPS)
Parallèlement aux recommandations de l'OFSP pour le printemps et l'été 2023, l'Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic, qui autorise la mise sur le marché des médicaments, a d'ailleurs approuvé pour cinq ans les demandes d'autorisation pour les vaccins anti-Covid de Pfizer, y compris pour les enfants à partir de 5 ans, dans une décision rendue publique le 27 mars (lien archivé ici).
Responsabilité des médecins inchangée
Concernant la responsabilité des médecins, la Fédération des médecins suisses (FMH) a indiqué le 13 avril à l'AFP que son "appréciation juridique n'[avait] pas fondamentalement changé" avec la publication des nouvelles recommandations.
Le médecin est "tenu de s'assurer que le traitement est effectué avec toute la diligence voulue. Cela implique notamment qu'il prenne soin d'informer suffisamment le patient et d'obtenir son consentement éclairé", écrivait Ursina Pally Hofmann, cheffe du service juridique de la FMH dans le Bulletin des médecins suisses en 2020 (lien archivé ici).
La Fédération des médecins suisses a complété son analyse juridique après la publication à l'automne 2022 de nouvelles recommandations vaccinales de l'OFSP, ciblant en priorité les personnes vulnérables et pouvant conduire les médecins à pratiquer des vaccinations pouvant être considérées comme "hors-étiquette" (utilisation d'un médicament pour une autre indication ou avec une autre posologie que celle admise, "hors AMM" en France ).
Elle concluait que "les règles générales de responsabilité s'appliquent", le médecin devant "respecter son devoir de diligence et également ses devoirs d'information et de documentation médicales". "Selon la jurisprudence, le médecin qui vaccine doit tenir compte des circonstances du cas particulier et s'acquitter d'un devoir d'information accru" (lien archivé ici).
C'est aussi ce qu'indique l'OFSP dans ses réponses aux questions fréquentes des professionnels de santé (lien archivé ici). "Pour la vaccination contre le Covid-19, les règles concernant l'information du patient s'appliquent comme pour toutes les vaccinations. Ces informations doivent permettre au patient de donner son consentement éclairé à la vaccination [...] Le devoir de diligence couvre également l'administration correcte du vaccin. Ce n'est que si le devoir de diligence a été violé et que les autres conditions de responsabilité sont remplies que le centre de vaccination ou la personne qui administre le vaccin peut être tenue responsable", peut-on y lire.
La désinformation au sujet des vaccins anti-Covid est massive et récurrente sur les réseaux sociaux, consistant pour l'essentiel à affirmer à tort que les vaccins sont dangereux et/ou que la pandémie n'a pas existé. L'AFP a consacré de très nombreux articles de vérification à ce sujet, qui peuvent être consultés ici.
Statistiques relatives à une ou plusieurs déclaration(s) fact-checkée(s) par cet article
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