Vaccins Covid: attention aux fausses affirmations autour de supposées "morts subites"


Vaccins Covid: attention aux fausses affirmations autour de supposées "morts subites"

Publié le mercredi 7 décembre 2022 à 10:58

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(AFP)

Auteur(s)

Marisha GOLDHAMER, Gaëlle GEOFFROY, AFP France, AFP Amérique du Nord

Malgré les preuves d'efficacité des vaccins anti-Covid administrés dans le monde depuis deux ans, de nombreux internautes continuent d'affirmer sur les réseaux sociaux qu'ils sont plus dangereux qu'utiles, notamment parce qu'ils provoqueraient, par exemple, des caillots sanguins inexpliqués ou des "morts subites". La théorie -infondée- de décès soudains et inexpliqués causés par le vaccin, déjà particulièrement récurrente, a été relancée récemment par un "documentaire" américain, intitulé "Died Suddenly" ("Mort subitement"), qui reprend plus largement la thèse d'un complot mondial qui utiliserait la vaccination pour réduire la population. Mais il n'y a à ce jour aucune preuve scientifique qui étayerait les affirmations de "Died Suddenly" et plus largement la thèse de "morts subites" dues aux vaccins.

En France, les publications affirmant que les vaccins contre le Covid-19 provoqueraient de nombreux décès subits et inexpliqués sont nombreuses sur Twitter, relayées plusieurs centaines de fois, comme ici, ici, ou encore ici, dans un tweet du président des Patriotes Florian Philippot. Tous ont en commun d'assurer qu'"une nouvelle maladie", la mort subite de l'adulte, serait apparue dans le sillage de la vaccination anti-Covid et serait utilisée par les autorités pour cacher des décès qu'elle aurait provoqués.

Ces affirmations connaissent un regain de viralité avec la sortie d'un film, "Died Suddenly" ("Mort subitement"), aux Etats-Unis le 21 novembre 2022. Diffusé sur les plateformes Rumble et Odysee, il y avait été vu respectivement plus de 10 millions et plus de 5.700 fois fin novembre. Des commentaires et liens circulent largement via Twitter, Instagram, Facebook, LinkedIn, Telegram et TikTok, dans diverses langues, comme par exemple aux Pays-Bas, en Finlande, en Espagne...  

Le film est un condensé des thèses défendues de manière récurrente par les opposants aux vaccins contre le Covid: un lien supposé entre vaccins et mortalité accrue dans la population depuis les débuts de la pandémie, des caillots sanguins décrits comme inhabituels censés avoir été trouvés dans les organes de personnes décédées et vaccinées contre le virus, et des morts subites inexpliquées de personnes vaccinées.

Une vidéo longue d'un peu plus d'une heure, avec force images choc, parfois sanglantes.

Elle est produite par le Stew Peters Network, du nom d'un activiste d'extrême droite américain qui fait régulièrement la promotion de théories du complot et de fausses allégations concernant le coronavirus et les vaccins, dans des podcasts du "Stew Peters Show". 

En France, une version sous-titrée en français est visible depuis le 22 novembre 2022 sur la plate-forme bitchute.com, et avait été visionnée plus de 83.000 fois au 6 décembre 2022.

Elle est aussi relayée sur Facebook, par exemple sur ce profil. Si son auteur y pointe des "extrapolations" et "erreurs assez grossières" du film, il accompagne sa publication d'un lien vers la plateforme bitchute.com et incite à le visionner, en jugeant qu'il comporte "des remarques très intéressantes de la part des thanatopracteurs qui voient des phénomènes jamais vus par eux avant les premières piquouses Covid..."

Sur Twitter, un compte en français existe même au nom du film. Baptisé "DIED SUDDENLY (FRANCAIS)", il relaie photos, vidéos ou articles de presse censées montrer ou rapporter des morts subites - sans qu'il soit toutefois possible de les lier à une éventuelle vaccination anti-Covid, d'autant que beaucoup d'images ne sont pas contextualisées : ni date, ni nom, ni circonstances, il n'est pas possible non plus de vérifier si la personne est morte ou si par exemple elle  a fait un simple malaise.

d4a8d223df0debd6d92bd71de493a66a91af52f3-ipad.jpgCapture d'écran réalisée le 6 décembre 2022 du compte Twitter en français faisant la promotion de la vidéo "Died suddenly"

Le film "Died Suddenly" débute en évoquant dès ses premières secondes "une écrasante et inexpliquée hausse des décès toutes causes confondues chez les 18-49 ans" aux Etats-Unis - sans préciser sur quelle période.

Et donne la parole 1H03 plus tard à une "médecin de l'armée", Theresa M. Long, qui dit des vaccins anti-Covid: "Mon opinion de médecin est que c'est une arme biologique, et que c'est une arme biologique qui a été lâchée contre l'humanité dans le but de réduire et contrôler la population mondiale".

Entre temps, il accumule des affirmations hostiles aux vaccins qui, comme nous allons le voir, sont récurrentes et pour la plupart déjà démystifiées par de nombreux scientifiques depuis 2020 et largement vérifiées par les médias, notamment à plusieurs reprises par l'AFP. 

"C'est une vieille technique des antivax: dénoncer des morts subites à cause des vaccins, même s'il n'y a pas de mort subite ou, comme cela a été souvent le cas par le passé, même s'il n'y a pas une preuve de corrélation, encore moins de lien de causalité", écrit l'oncologue et chirurgien américain David Gorski dans une critique de la vidéo sur Sciencebasedmedicine.org, un site émanant de l'organisation à but non lucratif pour la promotion de la science New England Skeptical Society.

Des chercheurs qui luttent contre les fausses informations avec des articles publiés sur le site healthfeedback.org arrivent aussi à la même conclusion: le film "ressasse des allégations qui ont été démontées et des théories du complot sur les vaccins contre le Covid-19", écrivent-ils dans une publication dédiée à "Died suddenly".

Des morts subites sans lien avec les vaccins

La sortie de cette vidéo intervient alors que la thèse d'une soi-disant épidémie de morts subites supposément liées à la vaccination contre le Covid trouve un fort écho sur Twitter en français. Et si cette idée est développée dans le film, celui-ci n'apporte toutefois pas de preuve scientifique pour étayer son propos.

Ainsi, une séquence montre des personnes filmées par les caméras de vidéosurveillance sur des quais de gares ou dans des commerces s'écroulant subitement, une accumulation d'images sans qu'un lien potentiel de ces scènes avec une vaccination anti-Covid ne soit décrit et documenté.

Des cas de morts subites sont aussi évoqués dans le film à travers un montage montrant des résultats de recherches sur internet sur ce sujet, mais dont la plupart ne mentionnent pas la vaccination contre le Covid comme cause de décès.

Un article de presse porte par exemple sur un jeune homme mort dans un accident de voiture. Un autre sur le décès d'un garçon de 13 ans dans le Michigan quelques jours après avoir reçu une seconde dose du vaccin de Pfizer-BioNTech contre le Covid-19, mais la presse locale avait alors indiqué que l'enquête n'avait conclu à aucun lien de causalité avec le vaccin.

Et quand des morts subites de célébrités sont évoquées, c'est une photo de la star du baseball Hank Aaron recevant une dose de vaccin anti-Covid-19 qui est montrée à l'écran. Mais un médecin légiste et la Morehouse School of Medicine, où le sportif a été vacciné, avait bien indiqué à l'AFP dès 2021 que sa mort n'était en rien liée à sa vaccination, comme on peut le lire dans ce cet article de vérification en anglais.

Des morts subites par milliers avant même l'épidémie de Covid

La mort subite de l'adulte est une mort subite cardiaque, qui se définit comme "une mort naturelle avec perte brutale de conscience dans l'heure qui suit le début des symptômes, chez un sujet ayant ou non une maladie cardiaque connue", explique sur son site internet la fondation française Coeur et Recherche, créée en 2010 par la Société française de cardiologie. "Le mécanisme de la mort subite est un trouble du rythme ventriculaire (fibrillation ventriculaire ou tachycardie ventriculaire) dans plus de 80%" des cas, ajoute-t-elle.

Mais contrairement à ce qu'affirment certains contempteurs des vaccins, les cas de mort subite existaient bien avant les débuts de la vaccination contre le Covid.

Rien qu'en France par exemple, la fondation Coeur et Recherche évalue à un pour 1.000 habitants le nombre de cas par an, "ce qui représente environ 60.000 par an en France, mais les données épidémiologiques restent très imprécises", souligne-t-elle, même si on remarque "un pic de fréquence entre 45 et 75 ans", "3 à 4 fois plus" de fréquence chez l'homme que chez la femme, et le fait que "la maladie coronaire et les cardiomyopathies" apparaissent comme les "causes les plus fréquentes dans la population âgée de plus de 35 ans".

Le Centre d'expertise mort subite (CEMS), inauguré en mai 2011 à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris par l’Inserm, l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (HP-HP) et l’Université Paris Descartes, évalue, lui, à "plus de 40.000 personnes" le nombre de victimes d'une "mort subite" chaque année en France, selon son site internet. Soit, "en France, 1 victime d'arrêt cardiaque toutes les 10 minutes".

Ces morts étaient donc bien fréquentes, répertoriées et étudiées par les scientifiques bien avant les débuts de la vaccination contre le Covid-19 à la toute fin 2020. C'est ce que plusieurs chercheurs rappelaient déjà dans cet article de l'AFP sur la mort subite, ou "syndrome de la mort subite des adultes" (SADS), publié le 8 juillet 2022. 

De plus, ce syndrome ne fait pas partie des effets secondaires répertoriés en France par le site officiel vaccination-info-services à la date du 5 décembre 2022.

Ont seulement été répertoriés au rang des possibles "effets secondaires" cardiaques de "rares cas de myocardites", c'est-à-dire des inflammations du muscle cardiaque, et de "péricardites", soit des inflammations de la membrane qui entoure le coeur, pour les vaccins à ARN messager Cominarty de Pfizer ou Spikevax de Moderna, et "deux cas de péricardites d'évolution favorable" pour le vaccin Nuvaxovid de Novavax, rappelle le site vaccination-info-service.

C'est ce qu'a confirmé sur son site internet l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans une actualisation des connaissances disponibles à la date du 8 avril 2022, où elle soulignait bien qu'"aucun décès n'a été rapporté parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination".

Dans le cadre de la pharmacovigilance déployée pour suivre les effets indésirables des vaccins, l'ANSM a publié le 25 novembre 2022 un point de situation qui les détaille selon les cinq vaccins utilisés en France.

Elle y écrit notamment que sur le total de plus de 151 millions de doses injectées depuis le début de la campagne de vaccination, 187.958 effets indésirables ont été "déclarés" par les patients - "déclaré ne signifi(ant) pas que l'effet est imputable au vaccin", prend-elle bien soin de rappeler. On y retrouve notamment mention de myocardites, mais pas de décès.

Parallèlement, un rapport d'étude du GIS EPI-PHARE, qui réalise et coordonne des études de pharmaco-épidémiologie à partir des données du Système national des données de santé (SNDS), avait aussi démontré en avril 2022 que "la vaccination par un vaccin ARNm augmente le risque de myocardite et celui de péricardite dans la semaine suivant la vaccination", mais que "ces risques apparaissent toujours peu fréquents au regard du nombre élevé de doses administrées", et que "l’évolution clinique est toujours favorable dans la majorité des cas". Conclusions confirmées dans une nouvelle publication le 22 juillet 2022.

Ailleurs dans le monde, une méta-analyse de 23 études observationnelles publiée dans la revue médicale JAMA Pediatrics le 5 décembre 2022 a montré que les myopéricardites survenues après l'injection d'un vaccin anti-Covid à ARN messager chez les adolescents et jeunes adultes étaient pour la plupart légères et montraient une évolution favorable.

En tout état de cause, ces inflammations cardiaques sont différentes du syndrome de mort subite. "La myocardite est un état dans lequel il y a inflammation du tissu cardiaque, tandis que la SADS est une mort soudaine causée par des conditions dans lesquelles le tissu cardiaque semble normal", rappelait Jeffrey Hsu, cardiologue au département de santé de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA) dans l'article de l'AFP sur ce sujet.

Pas de morts subites liées aux vaccins contre le Covid donc, et encore moins d'"épidémie" de morts subites. Et des données qui ne remettent pas en cause la supériorité du bénéfice apporté par le vaccin par rapport aux éventuels effets indésirables, rappellent régulièrement les autorités sanitaires.

Plus généralement, mourir après avoir été vacciné (même quelques jours après) ne signifie pas que le vaccin a provoqué le décès. Il faudrait pour pouvoir l'affirmer établir un lien de causalité direct entre la vaccination et la mort. 

"On ne peut pas considérer que tous les événements indésirables qui surviennent dans les 15 jours après vaccination sont attribuables au vaccin. En effet, la vie continue après vaccination, et les personnes récemment vaccinées restent exposées aux risques de mort subite cardiaque, d’accidents, etc. C’est donc une erreur d’attribuer au vaccin tous les décès signalés après vaccination. Pour conclure qu’un vaccin augmente un risque, il faut montrer qu’il y a plus de cas chez les personnes vaccinées que chez des personnes comparables non vacciné", écrivaient l'épidémiologiste Catherine Hill et les biostatisticiens Nusaïbah Ibrahimi et Dan Chaltiel, de l'Institut Gustave Roussy, dans un article paru dans La Revue du praticien en octobre 2021.

7d7a9b4d600fdc041ba34b3005f960ed6a8ea1bd-ipad.jpgCapture d'écran d'un article d'épidémiologistes paru dans La Revue du praticien en octobre 2021, réalisée le 5 décembre 2022

Une surmortalité liée au virus du Covid

Le film "Died suddenly" évoque aussi un surplus de décès en accusant les vaccins contre le Covid-19 d'en être responsables. "Si l'objectif était de réduire la population mondiale, ça marche", y déclare Peter McCullough, un cardiologue dont les références sont en cours de vérification par l'American Board of Internal Medicine.

Peter McCullough multiplie les affirmations erronées sur le Covid.

Mais la surmortalité est liée au virus lui-même, qui avait tué plus de 6,6 millions de personnes dans le monde au 5 décembre 2022, dont plus de 155.400 en France, selon le tableau de bord de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

En France, l'agence Santé Publique France a estimé que, le nombre de "décès sans mention de COVID-19 ('décès non COVID-19')" étant resté "stable" entre novembre 2021 et février 2022, "cette observation est en faveur d’une contribution majoritaire de l’épidémie de COVID-19 dans la hausse de la mortalité observée" sur cette période.

"La hausse de la mortalité fait suite à la très forte hausse des contaminations COVID-19 et des hospitalisations enregistrées depuis le début de la cinquième vague épidémique en novembre 2021", insiste-t-elle.

De mars 2020, soit bien avant les premiers vaccins disponibles, à décembre 2021, l'Insee a évalué à 95.000 le nombre de décès de plus que ce qui aurait été enregistré si l'épidémie de Covid n'avait pas éclaté.

Frank Yanfeng Han, un cardiologue pédiatrique à la Northwestern Medicine, souligne l'intérêt d'une étude qui, comparant la Suède et la Norvège, a montré une surmortalité liée aux complications du Covid-19 supérieure en Suède, qui avait imposé moins de restrictions à la population pour lutter contre l'épidémie.

Si le virus a provoqué un surplus de mortalité, c'est aussi parce qu'il a eu de multiples conséquences sur l'organisation des services de santé et des sociétés en général.

Au Royaume-Uni, la désorganisation des services de santé dans la prise en charge des malades du coeur a provoqué depuis le début de la pandémie quelque 30.000 morts qui auraient pu être évitées, selon une étude de la British Heart Foundation parue le 2 novembre 2022 et soulignée par le docteur Han dans un message à l'AFP sur Twitter le 23 novembre 2022.

Dans le même temps, les vaccins ont permis de sauver des millions de vie. Une étude de l'Imperial College of London publiée le 22 juin 2022 a évalué à 19,8 millions le nombre de décès évités dans 185 pays sur une année, entre le 8 décembre 2020 et le 8 décembre 2021, grâce à la vaccination.

Des caillots sanguins aux causes multiples

Autre thème récurrent promu par les contempteurs des vaccins, des caillots sanguins jugés inhabituels par des thanatopracteurs. "Died Suddenly" montre des témoignages de ces embaumeurs, dont celui de Richard Hirschman, qui travaille en Alabama et avait indiqué à l'AFP dans un message Facebook en septembre 2022 qu'il n'est "ni médecin ni scientifique".

Le film montre aussi John O'Looney, un médecin légiste qui a par le passé diffusé au Royaume-Uni de fausses informations sur la pandémie, et Brenton Faithfull, d'une entreprise de pompes funèbres en Nouvelle-Zélande, connu pour avoir lié sans preuve les morts de ses clients aux vaccins contre le Covid.

Tous lient la présence de caillots dans des corps aux injections de vaccins. Mais des experts interrogés par l'AFP rappellent que leur présence dans des cadavres peut être due à un grand nombre de causes, par exemple l'obésitéle tabagisme ou une infection au Covid-19, comme ils l'avaient expliqué dans cet article publié en septembre 2022.

Monica Torres, embaumeuse chez NXT Generation Mortuary Support en Arizona, attribue, elle, les caillots à la réfrigération des corps. "Nous devions nous occuper de tellement de corps (pendant la pandémie, NDLR) que certains restaient réfrigérés pendant de longues durées donc ils présentaient des caillots. Ce n'est pas un gros problème, et ces personnes (les antivax, NDLR) essaient d'en faire une histoire", a-t-elle estimé dans un mail à l'AFP le 19 septembre 2022.

Il est généralement impossible de déterminer la cause d'un caillot sanguin uniquement en l'observant, souligne aussi David Dorward, professeur à l'Université d'Edimbourg et spécialiste des mécanismes cellulaires et moléculaires.

"Un caillot sanguin provenant d'un patient ayant eu des caillots causés par une infection au Covid, comparé à des caillots sanguins formés à la suite d'un alitement prolongé après une opération majeure, aurait un aspect pratiquement identique, et aucun scientifique ne serait en mesure de dire lequel est lequel", a-t-il expliqué à l'AFP le 22 septembre 2022.

A la 52e minute de "Died suddenly", un embaumeur déclare: "Je pense que la seule manière pour un médecin de voir ça dans un corps, c'est d'entrer dans le corps". Déclaration suivie d'une vue d'un caillot extrait d'un coeur.

Mais cette image date en fait de 2019, date à laquelle elle avait été diffusée sur YouTube, soit bien avant l'épidémie de Covid, et elle montre le traitement d'une embolie pulmonaire sur un patient vivant.

"Aujourd'hui, aucune donnée ne constate un risque de thrombose avec les vaccins à ARN messager", et il n'existe "aucun nouveau signal" pour ces vaccins, avait expliqué David Smadja, professeur d'hématologie à l'hôpital George Pompidou, à l'AFP en septembre 2022.

En Amérique du Nord, les autorités sanitaires canadiennes recensent des caillots avec de faibles plaquettes parmi les effets secondaires des vaccins contre le Covid-19 d'AstraZeneca et Johnson & Johnson, mais ils sont rares. Et aux Etats-Unis, les Centers for Disease Control and Prevention (Centres de contrôle et de prévention des maladies, CDC) ont compté quatre cas de tels caillots pour un million de doses Johnson & Johnson administrées. 

Pas de lien non plus entre vaccins et fausses couches

Enfin, la vidéo "Died Suddenly" affirme que les vaccins contre le Covid provoqueraient des fausses couches, en citant notamment Michelle Gershon, identifiée comme une infirmière de Fresno, en Californie, and James Thorp, un gynécologue de Floride affilié au World Council for Health, une organisation qui a déjà par le passé participé à la désinformation sur le Covid-19 comme on peut le lire dans ce factcheck de l'AFP en anglais de juillet 2022.

Mais les données disponibles à ce jour n'établissent pas de lien entre vaccination et fausses couches.

Dans le film, James Thorp évoque 83 fausses couches sur une courte période à Waterloo, au Canada, mais l'AFP a vérifié les affirmations relayées au Canada sur ce sujet en 2021 et les autorités locales contactées ont assuré que ces allégations étaient fausses.

Victoria Male, conférencière en immunologie reproductive à l'Imperial College de Londres, a analysé 30 études réalisées dans huit pays sur l'innocuité pour les femmes enceintes de la vaccination contre le Covid-19, et aucune n'a démontré un risque accru de fausse couche.

En France, les autorités sanitaires rappellent l'intérêt de la vaccination pour les femmes enceintes: elle protège contre les formes graves du Covid, les fausses couches provoquées par le virus, et les hospitalisations, comme elles l'expliquent sur le site vaccination-info-service. 

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L'AFP a écrit plusieurs articles de vérification sur les fausses affirmations récurrentes sur ce sujet des fausses couches, comme ici, ici, ici ou encore ici

 

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