Jardinage : Non, des scientifiques n’ont pas affirmé que les potagers seraient « responsables du désastre climatique »


Jardinage : Non, des scientifiques n’ont pas affirmé que les potagers seraient « responsables du désastre climatique »

Publié le vendredi 9 février 2024 à 11:03

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Un jardin partagé sur le toit du centre commercial de Beaugrenelle, à Paris. (Illustration) - MEIGNEUX/SIPA / SIPA

Auteur(s)

Achille Dupas (20 Minutes)

Selon plusieurs publications, des scientifiques auraient affirmé que les potagers seraient la principale cause du réchauffement climatique

Des scientifiques auraient-ils affirmé que la pollution des potagers serait la principale menace pour l’environnement ? Va-t-il bientôt être interdit de cultiver son jardin ? C’est ce qu’affirment des articles et publications virales sur les réseaux sociaux, en se basant sur une récente étude.

Une publication partagée plus de 2.000 fois sur X, affirme par exemple : « Selon une "étude" récente du WEF [Forum économique mondial], des chercheurs auraient découvert que les aliments cultivés sur place "détruisent la planète". »

La conséquence serait que le Forum économique mondial et « d’autres fanatiques mondialistes du climat » exigeraient « que les gouvernements interviennent et interdisent aux individus de cultiver leur propre nourriture afin de "sauver la planète" du "réchauffement climatique". »

Dans le même registre, on trouve aussi un article intitulé : « Les experts du Forum économique mondial (WEF) déclarent les potagers des citoyens, responsables du désastre climatique. »

Fake Off

L’étude en question n’affirme pas que les potagers ou le fait de cultiver ses propres légumes seraient une des principales causes du réchauffement climatique. L’article, publié le 22 janvier dans la revue Nature Cities, ne recommande pas non plus l’interdiction des jardins individuels.

Il compare l’empreinte carbone, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre, générées dans les pratiques agricoles dans les villes (et donc non pas tous les types de potagers), à celles générées par l’agriculture conventionnelle.

« On a volontairement regardé tout ce qui pouvait jouer sur l’empreinte carbone, et donc de se pencher sur les infrastructures des jardins. Dans l’objectif, de pouvoir à la fin donner des conseils sur comment améliorer l’empreinte carbone », explique Agnès Fargue-Lelièvre, maître de conférences à AgroParisTech et coautrice de l’étude en question.

Dans le même registre, on trouve aussi un article intitulé : « Les experts du Forum économique mondial (WEF) déclarent les potagers des citoyens, responsables du désastre climatique. »

Fake Off

L’étude en question n’affirme pas que les potagers ou le fait de cultiver ses propres légumes seraient une des principales causes du réchauffement climatique. L’article, publié le 22 janvier dans la revue Nature Cities, ne recommande pas non plus l’interdiction des jardins individuels.

Il compare l’empreinte carbone, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre, générées dans les pratiques agricoles dans les villes (et donc non pas tous les types de potagers), à celles générées par l’agriculture conventionnelle.

« On a volontairement regardé tout ce qui pouvait jouer sur l’empreinte carbone, et donc de se pencher sur les infrastructures des jardins. Dans l’objectif, de pouvoir à la fin donner des conseils sur comment améliorer l’empreinte carbone », explique Agnès Fargue-Lelièvre, maître de conférences à AgroParisTech et coautrice de l’étude en question.

Par ailleurs, les émissions en agriculture urbaine sont parfois inférieures à celles de certains produits importés dont l’empreinte carbone est très élevée : « Si on se focalise plutôt sur des choses très intensives en gaz à effet de serre, comme des produits exotiques, on sait qu’en ville, où il fait un peu plus chaud, on peut produire des tas de choses. »

« Nous défendons l’agriculture urbaine et ses bénéfices »

L’étude s’intéresse aussi aux aspects positifs de l’agriculture urbaine, et notamment ses avantages sociaux. « Il y a un effet pédagogique de sensibilisation à l’alimentation. On voit que les gens qui participent à un jardin vont améliorer leur alimentation. Il y a un avantage culturel, ça crée du lien social entre les habitants, du partage de connaissances. Il y a aussi des bénéfices sur la santé physique et mentale, et puis tous les avantages esthétiques et paysagers », déroule la scientifique.

Enfin, concernant les financements de l’étude, ils sont affichés à la fin de l’article. Ce dernier fait partie de projet « FEW-meter », financé par plusieurs pays européens et l’Union européenne.

Statistiques relatives à une ou plusieurs déclaration(s) fact-checkée(s) par cet article

  • URL de la déclaration : https://twitter.com/Pascal_Laurent_/s...
  • Texte de la déclaration :

    ⚠️ LES PSYCHOPATHES DU WEF METTENT EN GARDE CONTRE LES ALIMENTS CULTIVÉS À LA MAISON QUI PROVOQUERAIENT, SELON EUX, RIEN MOINS QUE LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES...
    Selon une "étude" récente du WEF, des chercheurs auraient découvert que les aliments cultivés…

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