«Itamar Ben-Gvir s’effondre en apprenant la nouvelle.» Plusieurs publications en français, diffusées par des comptes pro palestiniens, avancent que la femme du ministre israélien de la Sécurité nationale, Ayala Ben-Gvir, aurait été tuée par des «combattants palestiniens» en Cisjordanie. Et ils avancent pour preuve une vidéo où l’on verrait le leader du parti d’extrême droite Force Juive «s’effondrer». On retrouve les mêmes allégations dans plusieurs langues, comme en arabe, anglais ou indonésien, par exemple sur Instagram.

La femme de Ben Gvir aurait trouvé la mort lors d’une «attaque menée par trois combattants palestiniens contre leur colonie d’Adora à Hébron», détaillent plusieurs de ces internautes, dont certains affichent leur soutien au Hamas. Plusieurs indiquent que «l’information» proviendrait de la chaîne israélienne N13.

Vérification faite, on ne trouve pourtant aucune mention récente de l’épouse d’Itamar Ben Gvir sur le site de la chaîne privée. Ni sur les autres sites d’info locaux ou régionaux, alors qu’une telle information devrait en principe faire les gros titres.

Un seul blessé

Et pour cause : si une attaque a bien visé cette colonie de l’ouest d’Hébron, le 12 janvier, il n’y a eu en fait qu’un seul blessé du côté israélien, un soldat. Les trois assaillants palestiniens ont eux été tués, selon les médias israéliens et palestiniens. Surtout, le ministre d’extrême droite et son épouse ne résident pas dans cette colonie d’Adora, comme l’avancent les publications virales, mais dans celle de Kiryat Arba, «capitale des colons israéliens» comme le racontait Libération, de l’autre côté de la ville d’Hébron.

Concernant la vidéo présentée comme montrant Itamar Ben-Gvir, si CheckNews n’a pas encore trouvé son origine, rien n’indique qu’elle montre effectivement le ministre d’extrême droite, qui n’est pas reconnaissable sur ces images de mauvaise qualité. Itamar Ben-Gvir est l’une des figures de l’extrême droite israélienne la plus radicale. Cet avocat, qui a été condamné à plusieurs reprises pour incitation à la haine raciale, prône ainsi le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël, jugée déloyale, vers les pays voisins, et l’annexion de la Cisjordanie, comme le détaillait Libération.