Attention aux conclusions trompeuses d'un montage de cartes météo de journaux télévisés


Attention aux conclusions trompeuses d'un montage de cartes météo de journaux télévisés

Publié le vendredi 4 août 2023 à 12:13

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Marine DELRUE / AFP France

Un montage de deux cartes météo censées prouver que les médias "manipulent" l'opinion sur le réchauffement climatique circule sur les réseaux sociaux depuis la mi-juillet. La première carte, diffusée en août 1998 sur France 2, est de couleur vert pâle, tandis que la seconde, parue sur RMC vingt ans plus tard, est rouge vif malgré des températures inférieures. Preuve selon les internautes que les chaînes auraient choisi une représentation alarmiste pour exagérer le réchauffement climatique. Mais il n'est pas pertinent de comparer des bulletins météo aux codes couleur différents, à différentes périodes de l'année, et alors que les clés de lecture n'étaient pas les mêmes, ont estimé les chaînes des services météos concernés à l'AFP. Elles expliquent par exemple chercher à mettre en avant aujourd'hui des écarts avec les normales de saison, ce qui n'était pas le cas il y a vingt ans. Ce type de montage relayé en ligne vise à minimiser l'impact du réchauffement climatique, une réalité pourtant reconnue par la communauté scientifique, a déjà expliqué l'AFP dans plusieurs fact-checks.

"10 août 1998 - juillet 2023 : 25 années séparent ces deux bulletins météorologiques. Ne vous laissez pas influencer par les escrocs du climat, leurs cartes de la honte et leurs manipulations malveillantes", assure un message publié sur X (ex-Twitter), partagé environ 4.000 fois et aimé à plus de 7.500 reprises depuis mi-juillet, relayant deux cartes météo de la France. 

La publication, accompagnée des hashtags : #caniculemoncul et #secheressemoncul, est censée montrer, selon ces internautes, la manière dont les chaînes de télévision "manipulent" l'opinion, en présentant un même phénomène de manière plus anxiogène aujourd'hui. 

Une affirmation similaire circule également sur Facebook, où la publication a été partagée une centaine de fois.

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Capture d'écran Facebook du 21 juillet 2023

 

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Capture d'écran Twitter du 21 juillet 2023

 

Le contraste est saisissant : la carte la plus ancienne affiche des températures supérieures à la carte la plus récente. Pourtant, les deux cartes sont colorées différemment.

A en croire leurs légendes respectives, la première carte, majoritairement teintée de rouge, avec les températures les moins fortes, aurait été diffusée au bulletin météo de RMC en juillet 2023. La seconde, vert-pâle, émanerait quant à elle du bulletin météo de France 2 du 10 août 1998. 

Outre le fait que la première carte ne date pas de juillet 2023, mais du 14 juin 2021, un tel comparatif n'a pas grand sens, car il compare des bulletins météo aux habillages graphiques différents et à des périodes distinctes de l'année, ont souligné les experts interrogés par l'AFP.

Une première carte parue en juin 2021

En effectuant une recherche d'image inversée grâce à l'outil InVID-WeVerify, on retrouve une carte quasiment identique à la carte dont le fond est le plus rouge, diffusée sur le site de BFMTV (archivée ici), dans un article daté du 14 juin 2021.

Les services BFM et RMC utilisant les même données et les mêmes cartes météo, il suffit de se rendre sur le site de RMC pour retrouver exactement la carte météo du montage, confirmant qu'elle date bien du 14 juin 2021. 

Les deux cartes correspondent en tout point, si ce n'est que celle du photo-montage est coupée : les températures affichées sont identiques, tout comme la couleur du fond, les symboles ou encore la mention "cet après-midi" et "direct". Mais l'heure et le bandeau d'info en continu en bas de l'image ont été coupés.

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La capture d'écran de gauche a été effectuée le 21 juillet sur Facebook et la capture d'écran de droite a été prise le 28 juillet sur le site de RMC.

 

Contrairement à ce qu'indique la légende du montage, la carte ne date donc pas de juillet 2023 et a été sortie de son contexte dans les publications qui circulent sur les réseaux sociaux.

Une deuxième carte issue du bulletin météo de France 2 en 1998

La carte au fond le plus vert date quant à elle du 10 août 1998. En effectuant une recherche d'image inversée sur Google (dont le principe est détaillé dans cette vidéo) avec la seconde des deux cartes, on peut repérer une vidéo sur YouTube (archivée ici) dans laquelle la carte est présentée par Patrice Drevet.

Elle provient d'un bulletin météorologique diffusé sur la chaîne de télévisions France 2, il y a quasiment 25 ans, le 10 août 1998, comme l'AFP a pu le vérifier en visionnant l'archive de la séquence à l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Concernant l'été 1998, Météo-France a indiqué à l'AFP que "pour l'année 1998, il y a eu une vague de chaleur entre le 8 et le 12 août, avec quelques valeurs maximales de l'année, souvent datées du 11 août". 

Des cartes qui ne montrent pas la même chose

"Certes, sur les deux cartes ce sont des températures qui sont affichées, mais globalement les choix graphiques ne montrent pas la même chose, et donc le public ne perçoit pas la même information", analyse Sidonie Christophe, chercheuse en sciences de l'information géographique à l'institut national de l'information géographique et forestière (IGN).

Visuellement, la carte la plus ancienne se contente de présenter les températures, sans hiérarchie, tandis que la carte la plus récente donne des indications sur les températures minimales et maximales, ainsi qu'un éclairage par rapport aux normales de saison. 

"Là on voit que sur la plus vieille carte, le choix c'est juste de donner les valeurs de température. Ce qui est représenté, c'est un fond quelconque, sobre, avec du relief, pour pouvoir afficher des températures. Il n'y a pas d'ordre", décrit la chercheuse. "Il faut qu'on aille chercher nous-mêmes, pour savoir où est ce qu'il fait plus chaud et où est ce qu'il fait plus froid, et c'est un choix."

"Sur la carte la plus récente, le fond de carte n'est plus seulement un fond de carte parce qu'il porte du sens. Par ailleurs, les valeurs extrêmes sont colorées", complète Sidonie Christophe, "c'est qu'on est face à des choix de représentation qui sont différents". 

Au-delà des choix de représentation propre à chaque service météo, la chercheuse explique que la carte de France 2 et celle de RMC ne sont pas comparables, car elles sont issues de deux chaînes différentes aux choix de chartes graphiques différents.  

Des chartes graphiques différentes

"Chaque chaîne de télévision choisit sa colorimétrie, c’est comme sa charte : chacun créé sa propre charte graphique ou visuelle pour ses bulletins météos, détaille le 24 juillet Christophe Person, chef du service météo de BFMTV, dont les cartes sont identiques à celles diffusées sur RMC et reposent sur les mêmes données, nous avons choisi de faire du bleu vers le rouge, le bleu, c'est le froid comme dans l’eau du robinet, et le rouge, c'est le chaud".

"Chaque média dispose effectivement de sa propre charte graphique pour présenter son bulletin, confirme de son côté Météo-France à l'AFP. Concernant les cartes de Météo-France disponibles sur notre site internet, nous n'utilisons pas de plage de couleur, mais des pictogrammes avec l'affichage des températures prévues". 

En pratique, toutes les informations fournies quotidiennement aux chaînes par Météo-France sont les mêmes : une liste des températures enregistrées, ainsi qu'une carte de la France divisée en plusieurs zones avec des pictogrammes facilement lisibles représentant les masses d'air et les phénomènes de grande ampleur.

Pour se faire une idée de comment est faite la météo, Evelyne Dhéliat, cheffe du service météo de TF1, a dévoilé sur TikTok une partie des coulisses de la préparation d'un bulletin météo dans laquelle on peut voir les documents transmis par Météo-France aux médias.

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Capture d'écran du compte TikTok de TF1 effectuée le 31 juillet 2023

 

"Quand on crée une carte, c'est qu'on a une donnée ou un ensemble de données et on veut représenter cette donnée", détaille Sidonie Christophe, chercheuse en sciences de l'information géographique à l'IGN. "On veut représenter ces données avec une intention et pour un public en particulier. Là, on est dans des cartes grand public."

Les cartes présentées sur les chaînes de télévision sont donc établies également en tenant compte du public visé. 

Un calcul par rapport aux normales de saison

Alors, pourquoi certaines cartes météo de BFM et RMC sont-elles si rouges ?

"C’est un choix éditorial", indique à l’AFP Christophe Person, chef du service météo de la chaîne d’info en continu, où la couleur de fond de carte varie en fonction des températures affichées. "On a mis ces cartes-là en route fin août 2015", détaille-t-il.

Pour préciser comment la couleur des fonds de carte est définie, Christophe Person explique : "La couleur du fond de carte est calculée par rapport aux normales de saison, plus on est en dessous des normales de saisons, plus ça devient bleu et plus on est au-dessus, plus ça devient rouge".

"Je pense que c'était le choix le plus logique, le plus compréhensible et le plus parlant pour tout le monde, C'est-à-dire qu’en voyant la carte, même si on ne regarde pas les températures, on sait s’il va faire chaud ou pas chaud. Donc, forcément, plus il fait chaud, plus ça va virer vers le rouge", affirme-t-il. 

De son côté, France 2 présente aussi des cartes au fond rouge depuis plusieurs années. Selon le même principe que celui énoncé précédemment par Christophe Person, le fond de carte de France Télévisions est rougi lorsque les températures sont au-dessus des normales de saisons. 

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Capture d'écran effectuée le 3 août du bulletin météo de France 2 diffusé le 2 juillet 2023.

 

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Capture d'écran effectuée le 3 août du bulletin météo de France 2 diffusé le 14 juillet 2023.

 

Après 1998, "Il y a eu des évolutions techniques, qui nous permettent à présent de faire de la colorimétrie sur les cartes", explique à l'AFP Virginie Fichet, directrice adjointe de la rédaction chez France Télévisions en charge des dossiers climat. 

"Chaque colorimétrie est définie dans les chartes des rédactions. Par exemple, la carte de BFMTV est plus rouge que nous. Nous avons plusieurs nuances qui vont du bleu au rouge", précise Virginie Fichet.

Les enjeux de la cartographie

Si chaque chaîne est donc libre de déterminer les nuances dans ces couleurs, les cartes météo restent toutefois fidèles aux principes de représentations graphiques établis par la sémiologie graphique.

"Les règles de la sémiologie graphique font qu'on fait attention aux choix des couleurs, souligne Sidonie Christophe, chercheuse de l'information géographique, "on ne choisit pas n'importe quelle couleur. On a des palettes de couleurs qui sont adaptées et qui ont été faites pour représenter l'intensité d'un phénomène ou quelque chose d'ordonné, avec des couleurs qui vont passer pour tout le monde". 

La chercheuse précise que l'absence de légende sur les cartes présentées dans le montage photo peut conduire à des inexactitudes dans les interprétations qui en sont faites.

"Dans les cartes que vous me présentez, il n y a pas de légende donc on ne sait pas ce qu'on regarde", fait elle remarquer, soulignant que sans les explications orales qui accompagnent la présentation des cartes, celles-ci pourraient être mal interprétées. 

"Ce qui compte, c'est d'accompagner ces cartes avec une explication. Par exemple, France 2 fait une petite minute explicative", souligne Sidonie Christophe. 

Un système de colorimétrie qui n'empêche pas les cartes de virer au bleu, même en été

"Plus on est haut par rapport à la normale de saison, plus la carte vire au rouge, et plus on est en dessous, plus la carte vire au bleu, résume le présentateur météo de BFMTV, "On peut avoir du bleu en été".

"Pour moi, c’était le choix le plus logique et le plus compréhensif et le plus parlant pour tout le monde, ce n'était pas pour rendre les cartes anxiogènes", estime-t-il. 

En respectant cette logique, les cartes météo de BFM et RMC ont par exemple viré au bleu le 24 juillet 2023, en raison de températures en dessous des normales de saison. 

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Capture d'écran du site de RMC, effectuée le 26 juillet.

 

Selon Virginie Fichet, directrice adjointe de la rédaction chez France Télévisions en charge des dossiers climat, la colorimétrie permet d'apporter des nuances au sein d'une même région, sans avoir à se contenter uniquement de la température de la ville la plus proche où se situe l'une des stations de Météo-France. 

"C'est une grille de lecture intuitive et immédiate. Cela donne des informations supplémentaires et intuitivement, on se dit qu'il fait plus chaud ici que là. On constate des faits puis on les relate en donnant l'interprétation la plus simple", soutient-elle.

"L'information est le fruit d’un travail journalistique et se base sur la parole de scientifiques reconnus. Des faits, des constats indiscutables, des études scientifiques représentatives et sérieuses, voilà les clés. Pas de spéculation ou de manipulation", poursuit Virginie Fichet.

Comme l'expliquait Météo-France sur X (ex-Twitter), ce que les chaînes de télévision appellent les "normales de saison" correspond plus précisément aux "normales climatiques", mises à jour tous les 10 ans, selon les règles de L'Organisation météorologique mondiale (OMM). La nouvelle période de référence est 1991-2020.

Ces normales servent de référence pour analyser les événements climatiques en temps réel. Ceci étant dit, les normales climatiques n'étant calculées que tous les 10 ans, les cartes météo présentées sur les chaînes de télévision sont naturellement amenées à rougir en 10 ans, en raison du réchauffement climatique. 

"Le fait de souligner qu'il y a de plus en plus de rouge sur les cartes météo revient à remarquer qu'il fait de plus en plus chaud. Pour l’instant, l'été est dans le top 5 des étés les plus chauds depuis 1900 et on a l'impression que l’été est normal, mais il a bien fait plus chaud que la norme", analyse Serge Zaka, docteur en agro-météorologie.

Des périodes difficilement comparables

Si confronter deux bulletins météo répondant à un habillage graphique différent n'a pas grand sens, mettre en parallèle deux périodes différentes de l’année s'avère également trompeur, selon les experts.

"Comparer deux cartes de dates différentes l'une avec l’autre n'a pas trop de sens. D’autre part, sur celle de France 2 et France 3 de l’époque, il n’y avait pas de colorimétrie pour les températures, ils avaient juste un fond de carte derrière. En plus, chaque chaîne de télévision choisit sa colorimétrie", explique Christophe Person.

"Ce visuel compare deux cartes très différentes : on ne peut pas prendre des températures d’août, alors que fin juillet, début août est la période la plus chaude en France, et les comparer au 14 juin, qui est vraiment très tôt dans la saison", estime Christophe Person.

"Dans ces publications, les gens comparent deux époques qui ne sont pas comparables, deux supports pas comparables et deux technologies par comparables", confirme Virginie Fichet, de France Télévisions. 

Ces comparatifs météos trompeurs ont tendance à minimiser l'impact du réchauffement climatique et la responsabilité de l'action humaine.

Si l'année 1998 a effectivement comporté des jours de chaleurs importantes, la multiplication des canicules ces dernières années est un signe indubitable du changement climatique, expliquent les scientifiques.

"Chaque vague de chaleur que nous connaissons a été rendue plus chaude et plus fréquente en raison du changement climatique causé par l'Homme", alertait Friederike Otto, du Grantham Institute à l'Imperial College de Londres dans cette dépêche du 18 juillet (archivée ici).

"C'est de la physique pure : nous savons comment se comportent les molécules de gaz à effet de serre, nous savons qu'il y en a plus dans l'atmosphère, que l'atmosphère se réchauffe, ce qui signifie que nous nous attendons à voir des canicules plus fréquentes et plus chaudes et des vagues de froid moins fréquentes et plus douces", a expliqué lors d'un briefing en ligne cette spécialiste de "l'attribution" des événements extrêmes au changement climatique.

Des comparatifs météo récurent visant à minimiser l’impact du réchauffement climatique

Ce comparatif trompeur entre deux bulletins météo n'est pas le premier à circuler sur les réseaux sociaux. En 2022, des allégations similaires, impliquant déjà une carte de BFMTV, suggéraient également que les chaînes de télévision "manipulent" l’opinion en modifiant le code couleur pur le rendre plus anxiogène.

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Capture d'écran prise sur Facebook le 22 juin 2022.

 

En 2019, des cartes de l’Allemagne prétendument retouchées pour "créer un stress écolo" avaient connu un certain écho.

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Capture d'écran prise sur Twitter le 22 juin 2022.

 

Fin mai 2022, une mise en parallèle similaire entre deux cartes météo de la Suède avait également été relayée par certains internautes, ce qui avait là encore donné lieu à un article de vérification de l'AFP.

Les allégations visant à minimiser l’impact du réchauffement climatique ou la responsabilité de l'activité humaine dans le dérèglement du climat circulent quant à elles régulièrement sur les réseaux sociaux, en français comme en anglais.

Des records de températures battus en France et dans le monde en juillet 2023

En France, mi-juillet, une large partie de la façade atlantique a été placée en vigilance rouge pour canicule. 

Les records ont été battus dans plusieurs villes : 39,5°C à Saint-Brieuc, 42°C à Nantes ou 42,6°C à Biscarosse, selon Météo-France. Le sud-est de la France a en outre été affecté par une vague de chaleur qui a traversé l'ouest du bassin méditerranéen.

Selon l'observatoire européen Copernicus, les trois premières semaines de juillet ont été les trois plus chaudes jamais enregistrées et le mois de juillet est en passe de devenir, au niveau mondial, le mois de juillet le plus chaud de l'histoire.

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies et l'observatoire européen Copernicus estiment désormais avoir suffisamment de données pour affirmer que juillet 2023 sera "très certainement le mois le plus chaud jamais mesuré". dépassant même le précédent record de juillet 2019 (dépêche archivée ici).

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D'après Robert Vautard, le directeur de l'Institut Pierre-Simon Laplace, spécialisé dans les sciences du climat, les changements climatiques nourrissent et renforcent les phénomènes météo extrêmes partout sur la planète.

"Pour l'Europe du Sud par exemple, c'est un anticyclone très puissant qui, combiné à la faiblesse des vents, reste statique et bloque les perturbations. Ces hautes pressions emprisonnent l'air chaud faisant grimper les températures. Cela est alimenté par des vents du sud sur le flanc ouest qui font remonter des masses d'air brûlantes du Sahara", explique-t-il à l'AFP (dépêche archivée ici).

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"Ces phénomènes continueront à s'intensifier et le monde doit se préparer à des vagues de chaleur plus intenses", a averti John Nairn, un expert auprès de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, au cours d'un point de presse à Genève (dépêche archivée ici).

"Le phénomène El Niño, qui s’est récemment déclaré, ne fera qu’amplifier l’occurrence et l’intensité des vagues de chaleur extrême", a-t-il poursuivi. L’un des phénomènes notables que nous avons observés est que le nombre de vagues de chaleur simultanées dans l’hémisphère nord a été multiplié par six depuis les années 1980".

Scientifiques comme organisations internationales pointent le lien entre ces épisodes de canicule et le changement climatique et alertent sur leur intensification (liens archivés ici et ici).

"Les vagues de chaleur augmentent en raison du changement climatique en Méditerranée et sont amplifiées dans les villes en raison des politiques d'urbanisme", provoquant maladies et décès, a déclaré le Giec dans son rapport de 2022 sur les impacts du changement climatique et sur l'adaptation.

"Le changement climatique est là. Il est terrifiant. Et c'est juste le début. L'ère du réchauffement climatique est terminée, place à l'ère de l'ébullition mondiale", a affirmé le 27 juillet 2023, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres (dépêche archivée ici). "Cela ne doit pas entraîner le désespoir, mais l'action", a estimé le diplomate, qui accueillera en septembre, à New York, un sommet pour l'ambition climatique.  

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