Le dérèglement climatique dû aux activités humaines est scientifiquement prouvé


Le dérèglement climatique dû aux activités humaines est scientifiquement prouvé

Publié le vendredi 8 décembre 2023 à 11:54

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Auteur(s)

AFP France

 Parmi les très nombreuses publications climatosceptiques sur les réseaux sociaux, certaines nient le réchauffement climatique, d’autres son origine humaine. Pourtant, le consensus scientifique établi au cours des dernières décennies grâce à la compilation de milliers d’études démontre clairement la réalité du dérèglement et son origine anthropique.

Un consensus fondé sur des milliers d’études

Il existe bien un consensus scientifique sur l’origine humaine du réchauffement climatique, c’est-à-dire un avis partagé par l’immense majorité des scientifiques sur la base des résultats de milliers d’études sur le sujet.

Des scientifiques ont dès les années 70 évoqué un réchauffement climatique en lien avec l’augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère provoquées par les activités humaines

(Source : CarbonBrief)

Naomi Oreskes, professeure d'histoire des sciences à Harvard, a été la première à quantifier le consensus sur l'origine anthropique du réchauffement climatique, avec en 2004 une étude sur près plus de 900 articles scientifiques publiés entre 1993 et 2003. "Fait remarquable, aucun des articles n'exprime un désaccord" avec cette origine humaine, y concluait-elle.

De nombreux autres travaux ont corroboré ces conclusions, dont la méta-analyse de John Cook, chercheur à l'université Monash en Australie, qui en 2016 concluait que 90 à 100% des scientifiques s’accordent sur cette origine, ou une étude de 2013 plaçant le consensus à 97% sur la base de près de 12.000 articles publiés entre 1991 et 2011.

Les travaux du Giec référence sur le sujet

Les rapports publiés successivement par le Giec sont parallèlement devenus LA référence sur le sujet. Ils font la synthèse régulière des connaissances de la communauté scientifique internationale en analysant les études publiées. Les anticipations sont affinées au fil des rapports, à mesure, aussi, que les outils d’étude du climat se perfectionnent. 

Pour ce travail colossal, les scientifiques auteurs pour le Giec se partagent en trois groupes :

• le groupe I, qui compile et analyse les milliers d’études sur le climat

• le groupe II, qui étudie l’impact du réchauffement

• le groupe III, qui présente les solutions envisageables pour l’atténuer

Dès sa première vague de rapports, en 1990-1992, le Giec se disait "certain" que "les émissions dues aux activités humaines accroissent sensiblement la concentration atmosphériques de gaz à effet de serre" (dioxyde de carbone ou méthane notamment), ce qui allait "renforcer l’effet de serre", alimentant ainsi un "réchauffement additionnel de la surface de la Terre" (Source : résumé introduisant le rapport de 1990 du groupe I du Giec, page XII).

Les rapports suivants n’ont cessé depuis de le confirmer et le préciser.

Un réchauffement calculé précisément

Le Giec en est à son sixième rapport (août 2021). La publication du seul groupe I (2.400 pages), qui a travaillé sur plus de 14.000 études, souligne d’emblée le caractère "sans équivoque" du réchauffement provoqué par "les activités humaines".

La Terre s’était ainsi réchauffée de 1,1°C en 2020 par rapport à la période 1850-1900. Une toute petite partie était liée à la variabilité naturelle du climat (entre -0,23 et +0,23°C), le reste étant provoqué par les activités humaines (page 517 du rapport du groupe I). Ce réchauffement global devrait avoir atteint 1,5°C dès le début des années 2030.

L’été 2023 a été le plus chaud jamais enregistré dans l’hémisphère Nord, et 2023 devrait être l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde

(Source : service européen Copernicus)

La Nasa, l'agence fédérale chargée du programme spatial civil américain, documente très précisément les niveaux de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, le réchauffement en cours et ses conséquences. On peut retrouver cette multitude de données sur un site internet dédié. Elles montrent notamment que "depuis les débuts de la Révolution industrielle au XVIIIe siècle, les activités humaines ont accru le Co2 présent dans l'atmosphère de 50%", à une concentration de quelque 420 parties par million (ppm) en 2023.

Conséquence : une augmentation attendue de la fréquence d’événements climatiques dits "extrêmes" tels que les sécheresses ou les précipitations hors normes.

A l’horizon 2100, le Giec a établi cinq scénarios selon l’ampleur des mesures qui auront été prises - ou pas - pour tenter de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

La palette du réchauffement anticipé va d’un réchauffement moyen de 1,4°C en 2100 par rapport à 1850-1900 si les émissions étaient réduites massivement, à un réchauffement de 4,4°C si elles augmentaient fortement, avec trois projections intermédiaires de 1,8°C, 2,7°C et 3,6°C (Source : Résumé à l’intention des décideurs rédigé par le groupe I du Giec, page 14).

Les scientifiques soulignent en outre que chaque dixième de degré de réchauffement qui pourra être évité compte pour limiter son impact sur les sociétés humaines et la biodiversité.

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Graphique montrant les anomalies de températures mensuelles depuis 1880, selon l'Administration américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA)

 

Archives des liens de cette fiche :

CarbonBrief

Naomi Oreskes

Méta-analyse de John Cook

Etude de 2013 plaçant le consensus scientifique sur le réchauffement climatique à 97%

Résumé introduisant le rapport de 1990 du groupe I du Giec

Sixième rapport du Giec et publication du seul groupe I

Service européen Copernicus

Site climat de la Nasa

Résumé à l’intention des décideurs rédigé par le groupe I, dans le sixième rapport du Giec

Retrouvez les articles de vérification de l'AFP sur le thème du consensus autour du réchauffement climatique :

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