Les coraux sont toujours menacés par le changement climatique


Les coraux sont toujours menacés par le changement climatique

Publié le jeudi 21 décembre 2023 à 12:25

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Auteur(s)

Claire-Line NASS / AFP France

Des scientifiques alertent sur les conséquences du réchauffement climatique sur les coraux depuis des dizaines d'années. Néanmoins, des publications sur les réseaux sociaux remettent en cause l'existence du réchauffement climatique en prétendant que les "bancs de corail ont connu une croissance significative ces dernières années", mettant en avant un rapport officiel sur l'état de la Grande Barrière de corail à l'été 2023. Mais c'est trompeur, et ce document ne dit pas cela. Il mentionne à l'inverse une "pause" dans le rétablissement des coraux de la Grande Barrière, après des années de dégâts (blanchissement, cyclones...) liés au réchauffement du climat. Les variations de croissance au sein d'un seul récif ne sont par ailleurs pas représentatives des tendances à long terme sur l'évolution de l'état des coraux, ont rappelé plusieurs scientifiques à l'AFP.

"La prétendue mort des récifs coralliens est utilisée à plusieurs reprises comme un signe du réchauffement climatique. Encore un mensonge, un de plus, les bancs de corail ont à nouveau connu une croissance significative ces dernières années", assure un tweet partagé près de 500 fois le 9 décembre, qui renvoie vers un rapport d'août 2023 sur l'état de la biodiversité de la Grande Barrière de corail, au large de l'Australie.

Le même message a été diffusé sur Facebook, LinkedIn et Telegram. 

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Capture d'écran prise sur X le 14/12/2023

 

Mais ce message est trompeur. Si des coraux ont effectivement pu se rétablir ces dernières années dans certaines régions du monde, dont certaines parties de la Grande Barrière de corail, les récifs restent néanmoins menacés par le réchauffement du climat, qui met en danger les écosystèmes marins, selon tous les spécialistes interrogés par l'AFP. 

La Grande Barrière de corail, surveillée depuis près de 40 ans

Les coraux sont "des petits animaux, appelés polypes, en forme de minianémone de mer qui peuvent constituer des colonies. Ces polypes fabriquent un squelette commun qui pour certaines espèces deviennent les bases fondatrices d'un récif corallien", est-il expliqué sur le site du musée océanographique de Monaco (lien archivé ici).

La Grande Barrière de corail (lien archivé ici), inscrite depuis 1981 à la liste des sites du patrimoine mondial de l'Unesco, est le plus grand ensemble corallien au monde, situé au nord-est de la côte australienne, et s'étire sur plus de 2.300 kilomètres.

En juin, l'Unesco avait salué (lien archivé ici) la volonté de l'Australie d'investir 2,7 milliards d'euros pour protéger la Grande Barrière de corail, concluant des années de bras de fer avec le gouvernement australien autour de son inscription parmi les sites "en péril" du patrimoine mondial.

Le parc marin de la Grande Barrière (GBRMPA) s'étale sur plus de 344.400 kilomètres carrés, et abrite "environ 3000 récifs de corail" ainsi que des milliers d'espèces de faune et flore marine, selon son site.

Depuis près de quarante ans, des scientifiques étudient les coraux de la Grande Barrière dans le cadre d'un programme dépendant du gouvernement fédéral australien, appelé "Australian Institute of Marine Sciences' Long-Term Monitoring Program" (ou "AIMS' Long-Term Monitoring Program").

Ce programme "est considéré comme celui proposant des données les plus complètes sur l'évolution des récifs de corail", avance un porte-parole de l'Institut australien des sciences marines (AIMS) à l'AFP le 15 décembre.

Ce programme "ne surveille pas 'la croissance' d'un récif, mais la quantité et l'état des coraux durs – c'est-à-dire le pourcentage de coraux durs vivants à la surface du récif (le reste est recouvert de coraux mous, d'algues, d'autres organismes attachés au récif, de roche nue et de sable)", détaille-t-il. 

Tous les ans, un rapport sur l'état de la biodiversité et des coraux est ainsi publié. C'est celui d'août 2023 qui a été réutilisé par certaines publications trompeuses sur les réseaux sociaux diffusées en décembre 2023.

Le rapport sur l'état de la Grande Barrière de corail de l'été 2023

Le rapport annuel sur l'état de la Grande Barrière de corail en 2022-2023, publié le 9 août (et archivé ici), est intitulé : "Une pause dans le récent rétablissement des coraux dans la plupart de la Grande Barrière de corail".

Il ne mentionne pas de "croissance significative" sur l'ensemble des coraux. Mais son résumé indique qu'en 2023 "la moyenne régionale de couverture des coraux durs était similaire à celle de l'année passée", et que de "légères baisses" de cette couverture ont pu être localement "observées dans les trois régions de la Grande Barrière", soulignant que que "les tendances liées à la couverture de corail sur les récifs individuels sont très variables à travers la Grande Barrière".

"La Grande Barrière de corail reste exposée aux conséquences attendues du changement climatique, en particulier aux vagues de chaleur marines plus fréquentes et plus intenses, ainsi qu'au risque d'arrivées massives d'étoiles de mer prédatrices de coraux et de cyclones tropicaux", y est-il aussi clairement précisé.

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Capture d'écran du rapport 2022/2023 sur l'état de la Grande Barrière de corail, publié sur le site du AIMS, prise le 15/12/2023

 

Dans un article (archivé ici) commentant ce rapport publié en août 2023, Mike Emslie, Daniela Ceccarelli et David Wachenfeld, trois chercheurs de l'AIMS qui participent au programme du suivi de la Grande Barrière, expliquent que "la Grande Barrière de corail n'est pas morte. Mais elle n'est pas en bonne santé non plus. La vérité est plus compliquée que cela", et mettent en garde contre les simplifications.

Les chercheurs rappelaient que "la Grande Barrière de corail a subi plusieurs désagréments, allant de vagues de chaleur marines au blanchissement (un phénomène naturel qui survient lors de l'augmentation de la température de l'eau et peut aller jusqu'à la mort des coraux, NDLR), en passant par l'arrivée d'étoiles de mer qui détruisent les coraux et de cyclones, causant une mortalité importante de coraux, en particulier lors des vagues de chaleur de 2016 et 2017".

"Depuis, la Grande Barrière s'est un peu remise. Des températures généralement plus froides liées à La Niña ont permis aux coraux durs de regagner du terrain en repoussant jusqu'à des niveaux records en 2022 sur les deux-tiers du récif, alors qu'ils étaient à des niveaux très bas après une décennie de désagréments accumulés", élaborent-ils.

"Mais nous nous dirigeons vers un futur dans lequel les températures de l'eau vont augmenter, ce qui va vraisemblablement entraîner des épisodes de blanchissement chaque année, en parallèle de menaces de cyclones et d'arrivée d'étoiles de mer destructrices de coraux. Pour se rétablir, il faut des périodes de répit - et les opportunités pour cela vont diminuer avec le changement du climat", mettaient en garde les chercheurs.

"Les récifs de corail se développent ou s'érodent au cours de l'échelle des temps géologiques. Les personnes qui, sur les réseaux sociaux, confondent la croissance d'un récif (sur des siècles ou plus) avec les changements annuels de la proportion du récif occupée par les coraux (le % de couverture) se trompent", détaille aussi Terry Hughes (lien archivé ici), professeur émérite à l'université australienne James Cook et spécialiste des coraux, le 15 décembre auprès de l'AFP.

Le rapport souligne l'importance des risques liés au réchauffement

Un porte-parole de l'AIMS a confirmé à l'AFP le 15 décembre qu'il n'est "pas exact d'affirmer que les coraux de la Grande Barrière de corail ont 'connu une croissance significative' en 2023".

"Les outils de surveillance dans l'eau de l'AIMS ont montré que la quantité de coraux durs est restée relativement équivalente à celle enregistrée en 2022, avec de légères baisses dans les régions du nord, du centre et du sud", ajoute-t-il.

"Nos données ont montré qu'alors que certains récifs ont continué à se régénérer, l'augmentation de la couverture des coraux durs a été compensée par des pertes sur d'autres récifs. La plupart des récifs n'ont néanmoins pas subi de changements", détaille-t-il.

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Capture d'écran du rapport 2022/2023 sur l'état de la Grande Barrière de corail, publié sur le site du AIMS, prise le 15/12/2023

 

En 2022, le rapport annuel publié par l'AIMS avait fait état de niveaux "records" de coraux dans certaines zones de la Grande Barrière. Il avait alors également fait l'objet de mauvaises interprétations sur les réseaux sociaux par des internautes prétendant, à tort, qu'il constituerait une preuve que le réchauffement climatique n'existe pas.

Plusieurs médias avaient alors vérifié ces allégations, dont l'agence de presse australienne AAP (lien archivé ici) et l'équipe anglophone de l'AFP.

"Forcément, si on prend comme base une année de blanchissement massif, on aura plus de chances d'avoir de la croissance les années suivantes", note Lucie Penin (lien archivé ici), maîtresse de conférence à l'université de la Réunion et spécialiste des récifs coralliens, rappelant aussi que les "dynamiques de récupération ne sont pas synchronisées sur les 2.400 kilomètres de la Grande Barrière de corail".

Ces niveaux records "étaient dus à des augmentations de certains types de coraux qui poussent rapidement, comme les coraux 'corne de cerf' (ou Acropora), qui sont particulièrement sensibles au blanchissement, aux dommages causés par les cyclones et à la prédation des étoiles de mer", relève l'AIMS, qui assure que "les récifs du monde entier, y compris la Grande Barrière de corail, restent menacés par les conséquences du changement climatique".

"Il est important de noter que face à des mêmes conditions, tous les coraux ne réagissent pas de la même façon. C'est vrai pour le blanchissement et la mort mais aussi pour leur récupération. Les coraux ne se rétablissent pas tous au même rythme", illustre aussi Jennifer McWhorter (lien archivé ici), océanographe à l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (ou National Oceanic and Atmospheric Administration, abrégée NOAA en anglais) spécialiste des écosystèmes qui étudie les menaces liées au réchauffement climatique sur les coraux, le 14 décembre auprès de l'AFP.

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Graphique montrant le phénomène aboutissant au blanchissement des coraux, qui se produit lors de l'expulsion des algues qui leur donnent couleur et nutriment, sous l'effet notamment des pressions environnementales

AFP

 

Mais, "plus de vagues de chaleur fréquentes et intenses empêcheront les récifs coralliens de se rétablir, et dérègleront les écosystèmes. Il y a eu quatre épisodes de blanchissement massif sur la Grande Barrière depuis 2016. L'épisode de blanchissement de masse de 2022 a par ailleurs eu lieu, pour la première fois de l'Histoire, lors d'une année La Niña - c'est-à-dire au cours d'une phase du cycle ENSO (lien archivé ici) qui apporte généralement des conditions plus fraîches", met en garde l'AIMS. 

"Jusqu'ici, 80% de la Grande Barrière de corail a subi au moins une fois - en 1998, 2002, 2016, 2017, 2020 ou 2022 - un blanchissement sévère. Seuls 2% de la Grande Barrière n'a jamais fait face à un blanchissement depuis 2016", illustre Terry Hughes, citant des données d'une étude (archivée ici) à laquelle il a contribué publiée en novembre 2021.

"Nous assistons à une modification de la composition de la biodiversité sur la Grande Barrière de corail et, en conséquence, à une modification de la fonction du récif dans tout l'écosystème, par exemple, à la manière dont ces coraux fournissaient un habitat à d'autres espèces", explique aussi Jennifer McWhorter.

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Une photo des coraux de la Grande Barrière de corail, prise le 7 mars 2022, année d'un événement de blanchissement massif. 

Glenn NICHOLLS / AFP

 

Les coraux toujours menacés par le réchauffement climatique

Dans son "état provisoire du climat global en 2023", l'organisation météorologique mondiale (OMM) suit aussi l'état des coraux, et note que "les coraux sont extrêmement sensibles aux changements de températures".

Au 18 décembre, 32 points dans plusieurs régions du monde sont considérés comme "risquant de faire face à un blanchissement", parmi 213 stations d'analyses considérées. Parmi les récifs exposés au blanchissement à cette date, figurent par exemple certains coraux au nord-est de Madagascar, au nord de l'Australie et en Indonésie.

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Capture d'écran de l'outil permettant de visualiser l'état des coraux, prise le 18/12/2023

 

Les récifs de Guadeloupe et plus largement du nord des Antilles avaient été placés (lien archivé ici) en septembre 2023 en "alerte maximale" par l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique, pour "blanchissement sévère et risque de mortalité probable".

Ces derniers "subissent une dégradation accélérée en lien avec l'augmentation des températures de surface et l'acidification des océans, tout en étant déjà fragilisés par les perturbations humaines associées à la fréquentation des sites et aux pollutions diffuses (systèmes d'assainissement qui ne sont pas aux normes notamment)", écrivait l'Observatoire régional du climat de Guadeloupe dans un rapport en 2020.

Les rapporteurs du GIEC, référence mondiale en matière de connaissances sur le climat, indiquaient dans leur sixième rapport (archivé ici) que les impacts du réchauffement climatique, déjà observables depuis plusieurs années, vont continuer à se multiplier et à s'intensifier si le changement climatique se poursuit au même rythme.

Ce rapport mentionne les récifs coralliens comme étant particulièrement vulnérables face au réchauffement du climat, et ils pourraient presque totalement disparaître d'ici à 2040, si le seuil des +1,5°C est franchi.

Parmi les menaces pour les coraux liées au réchauffement du climat, figurent "les modifications des régimes pluviométriques", qui mènent à des "événements plus intenses", dont "des cyclones plus fréquents et intenses", ce qui a des "conséquences mécaniques" sur les récifs en les détruisant, illustre Lucie Penin le 18 décembre auprès de l'AFP.

En outre, le réchauffement climatique entraîne "des modifications des régimes de pluie", qui peuvent mener à des "coulées de boue" qui rendent l'eau plus trouble dans les lagons et peuvent toucher les récifs, ajoute-t-elle.

A cela s'ajoutent des "modifications dans les transports de pathogènes", ainsi qu'une "augmentation du niveau des mers tandis que les coraux vivent majoritairement dans des niveaux faibles", et une "acidification de l'eau", développe-t-elle.

Or, "le squelette dur des coraux est en calcaire, et une acidification peut ralentir la capacité du squelette à grandir", précise la spécialiste.

"Les récifs sont soumis aux modifications globales liées au réchauffement climatique, on les observe même dans des lieux dans lesquels il y a peu d'activité humaine, comme les îles Eparses (lien archivé ici)", précise-t-elle, soulignant aussi que d'autres menaces comme "la surpêche" ou des "pollutions locales" peuvent aussi toucher les coraux.

"Le changement climatique est la plus grande menace qui pèse sur les coraux à l'échelle mondiale", estime aussi Jennifer McWhorter.

L'AIMS considère aussi auprès de l'AFP que "de fortes réductions des émissions de CO2 et une bonne gestion au niveau local sont essentielles pour aider les récifs coralliens". 

Des engagements pour protéger les coraux

En octobre 2023, une coalition de 45 pays s'est engagée à lever 12 milliards de dollars d'ici 2030 pour la conservation et la restauration des récifs coralliens menacés dans le monde entier par le changement climatique, comme relaté dans cette dépêche (archivée ici) de l'AFP.

Ce projet, annoncé par l'Initiative internationale pour les récifs coralliens (ICRI) créée en 1994 et intitulé "Coral Reef Breakthrough" (lien archivé ici), rassemble des pays qui abritent les trois quarts des récifs coralliens dans le monde.

Il vise à doubler les zones de récifs coralliens placées sous protection par rapport aux quelque 60.000 km2 actuels et d'en restaurer environ 10.500 km2.

Ce nouvel engagement survient alors que les récifs coralliens sont menacés dans le monde entier en raison d'un record de chaleur dans les mers cette année. La fréquence et l'intensité des canicules marines a augmenté.

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Température moyenne mondiale quotidienne, année par année, estimée par Copernicus C3S ECMWF, de 1940 à novembre 2023

Julia Han JANICKIJan MROZINSKISabrina BLANCHARD / AFP

 

Les océans absorbent 90% de l'excès de chaleur du système terrestre provoqué par l'activité humaine au cours de l'ère industrielle et cette accumulation d'énergie ne cesse d'augmenter au fur et à mesure que les gaz à effet de serre s'accumulent dans l'atmosphère.

Mais malgré les records de chaleur qui s'enchaînent dans de nombreuses régions du monde, la désinformation sur le climat est omniprésente sur les réseaux sociaux. L'équipe de vérification de l'AFP a consacré des fiches aux connaissances scientifiques sur certains points récurrents de désinformation, consultables ici.

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