"Thérapies alternatives, douces, parallèles... " : attention aux dérives des pratiques de soins non conventionnelles


"Thérapies alternatives, douces, parallèles... " : attention aux dérives des pratiques de soins non conventionnelles

Publié le vendredi 23 juin 2023 à 15:11

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Un médecin chinois utilise la moxibustion, technique de stimulation par la chaleur de points d'acupuncture, le 13 juillet 2009 à Hefei, en Chine.

(AFP)

Auteur(s)

Juliette MANSOUR / Julie PACOREL / AFP France

Naturopathie, réflexologie, aromathérapie… depuis le Covid , les pratiques de soins dites "non conventionnelles", c'est-à-dire non reconnues par la médecine en France, ont explosé, abondamment promues sur les réseaux sociaux. Si certains praticiens se positionnent simplement en "complément" de la médecine pour prévenir ou soulager des symptômes, d'autres promettent de "guérir" différentes pathologies. Ils utilisent des procédés non validés scientifiquement pouvant se révéler dangereux, coûteux, avec le risque aussi parfois d’engendrer un retard de soins ou de favoriser des dérives sectaires, mettent en garde spécialistes et autorités.

Ces pratiques étaient autrefois l'apanage de "rebouteux" isolés, dont les adeptes se passaient l'adresse discrètement. Depuis plusieurs années, et surtout depuis le Covid, boostées par les réseaux sociaux et la téléconsultation mais aussi par une crise sans précédent du système de santé, les "pratiques de soins non conventionnelles" (PSNC), selon la définition du ministère de la Santé (archive), plus couramment appelées "thérapies complémentaires", "médecines douces, parallèles, naturelles" ou encore "alternatives" par leurs défenseurs, sont plébiscitées par les Français (archive) qui, pour 70% d’entre eux, en ont une "bonne image".

Selon le même sondage réalisé par Odoxa pour l'Unadfi (Union nationale des Associations de défense des Familles et de l'Individu) et publié en mai, 51% des Français ont recours aux PSNC liées à la manipulation manuelle (comme la kinésiologie ou chiropraxie), 48% à la "médecine traditionnelle" (comme l'homéopathie, la "médecine traditionnelle chinoise" ou les ventouses), 45% aux plantes et 39% aux "énergies". 

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Sondage "les Français et les thérapies alternatives" pour l'UNADFI avec le soutien de la Miviludes

 

Les chiffres de la Mutualité française, contactée par l’AFP le 5 juin, confirment cet essor: "depuis quelques années, la prise en charge des médecines douces par les complémentaires santé s'est largement développée". En 2021, assure la Mutualité, ces pratiques ont représenté 2,5% des prestations versées par les mutuelles complémentaires, pour un total de 800 millions d'euros.

Cette manne financière peut aussi attirer des personnes peu scrupuleuses, voire manipulatrices: la santé et le bien-être sont devenus des sujets prioritaires pour la Miviludes, un organisme gouvernemental, qui traque les dérives sectaires. Depuis un an, la médiatisation des "gourous" de la santé Irène Grosjean ou Thierry Casasnovas, ou encore le grand ménage effectué par la plateforme Doctolib (archive) pour se recentrer sur les professionnels de santé ont permis de porter ces sujets auprès du grand public.

Pourtant, assurent les spécialistes interrogés par l'AFP, ces cas extrêmes, qui peuvent même relever de la justice pénale, restent heureusement très marginaux. En revanche, plus couramment, des praticiens - même bien intentionnés - peuvent mettre en danger leurs clients.

  • Reconnaître une pratique de soin non conventionnelle

La première limite des pratiques de soins non conventionnelles est, selon le ministère de la Santé, qu'elles ne sont "ni reconnues, au plan scientifique, par la médecine conventionnelle, ni enseignées au cours de la formation initiale des professionnels de santé". Contrairement à la médecine conventionnelle qui, rappelle le ministère de la Santé, s’appuie sur des traitements validés scientifiquement, "soit par des essais cliniques, soit parce qu’ils bénéficient d'un consensus professionnel fort obtenu avec l’accord et l'expérience de la majorité des professionnels de la discipline concernée".

Quatre exceptions

En France, seules quatre de ces pratiques non conventionnelles ont été encadrées par des diplômes universitaires: l'homéopathie, l'ostéopathie, l'acupuncture et la mésothérapie, liste l'Assurance maladie (archive), qui rappelle qu'il existe plus de "400 médecines douces différentes recensées dans le monde".

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De l'acupuncture est pratiquée le 10 avril 2021 à Ramallah

AFP

 

Cette reconnaissance autorise les professionnels diplômés dans ces disciplines à "préciser ces spécialités sur leur plaque de porte et leurs ordonnances", et peut donner droit à une prise en charge par l'Assurance maladie, dans certaines conditions (les actes d’acupuncture sont par exemple remboursés à hauteur de 70% s’ils sont pratiqués par un médecin-acupuncteur conventionné).

Cette reconnaissance n’exempte pas ces spécialités d'un risque de dérives: dans son dernier rapport (archive) sur l'ostéopathie, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) soulevait par exemple la nécessité "d'un registre des accidents graves consécutifs à ces pratiques", s’inquiétant de remontées de terrain de "cas graves de complications, en particulier de type accident vasculaire cérébral après des manipulations cervicales et des cas de retard de diagnostic aux conséquences graves pouvant mettre en jeu le pronostic vital".

La mésothérapie peut, elle aussi, être risquée, comme le signale le ministère de la Santé dans une fiche (archive) sur son site.  Concernant cette pratique, qui consiste à injecter de faibles doses de médicaments ou d'autres produits sous la peau avec une aiguille de 4 à 13 mm ou un pistolet injecteur électronique, le ministère indique qu'"il n'existe pas de diplôme de mésothérapie reconnu par l’État" et met en garde contre des "risques infectieux non négligeables".

Claire Siret, de l'Ordre des médecins, explique à l'AFP: "on va réévaluer la situation sur cette pratique,  car elle n'est pas validée scientifiquement et pose des des problématiques de dangerosité". 

Des bénéfices insuffisamment ou non prouvés

Les PSNC, reconnues ou non, souffrent pour la plupart d'un manque de preuves scientifiques quant à leur innocuité et leur efficacité.

"La difficulté avec les thérapies non conventionnelles, c'est qu'une partie de la recherche est très claire alors que d'autres n'ont pas été évaluées ou ne peuvent pas être évaluées comme habituellement avec des essais randomisés en double aveugle. Il est donc difficile de créer un corpus de preuves", explique à l'AFP le 24 mai Romy Sauvayre, sociologue spécialiste des sciences et des croyances. Même quand elles ont fait l'objet de recherches, remarque l’universitaire, ces dernières "ne définissent jamais les thérapies alternatives de la même manière, donc elles sont difficiles à comparer".

Le professeur de médecine Edzard Ernst, spécialisé dans la recherche sur les PSNC, a évalué en 2008 (archive) ce qu'il qualifie de vingt "médecines douces", des pratiques comme l’acupuncture ou des "traitements" comme les fleurs de Bach. Le 23 mai, interrogé par l'AFP, il conclut: "aucun de ces traitements n'est la panacée, même s’ils sont souvent vendus comme tels. Cela signifie qu’ils devraient seulement être utilisés pour des usages spécifiques, pour lesquels ils ont fait leur preuve".

L’AFP a contacté un autre chercheur qui a entrepris d'évaluer scientifiquement ces pratiques, le pédopsychiatre Bruno Falissard, missionné par l'Inserm sur ces sujets. Interrogé le 30 mai, il explique: "on a évalué la mésothérapie, l'acupuncture, l'auriculothérapie, l'hypnothérapie… mais on ne peut pas dire aujourd'hui si ces soins non conventionnels sont sérieux, intéressants ou pas". La principale limite, selon lui, est la nature trop fluctuante et floue de ces spécialités: "En France, on n'en est même pas à l'évaluation de ces pratiques mais à leur définition! Que fait un naturopathe? On ne sait pas!".

La Direction générale de la santé (DGS), contactée par l’AFP, renchérit: "actuellement, en l'absence d’enregistrement ou d'autorisation des professionnels ou des activités, il n'est pas possible de dresser un état des lieux précis de ces pratiques, et ceci d'autant plus qu'elles évoluent au fil du temps". 

  • S'informer sur la crédibilité scientifique de la pratique

Premier conseil donné par les autorités sanitaires avant de consulter un spécialiste de PSNC: se renseigner sur sa pratique, pour savoir à quoi s'attendre.

"Pendant longtemps je n’ai pas vérifié l'efficacité de ces pratiques car je me disais que si c'était autorisé c'est que ça marchait et que c'était sans danger. J’en veux énormément aux autorités", raconte le 12 juin à l'AFP Cédric, qui souhaite rester anonyme.  L'homme de 49 ans a suivi de l'acupuncture, de l'homéopathie, de la mésothérapie, et de la posturologie pour tenter de soigner une douleur à la hanche. Après cinq ans de soins inefficaces, c'est finalement une IRM, prescrite par un rhumatologue, qui révélera une bursite (une inflammation douloureuse), et lui permettra de recevoir des infiltrations pour le soulager.

Mais pour se renseigner, force est de constater que l'information en la matière est parcellaire, et éparpillée. La DGS renvoie ainsi aux fiches du ministère de la Santé, que l’on trouve ici (archive), mais elles ne répertorient que neuf d'entre elles: hypnose, mésothérapie, ostéopathie, fish pédicure, chiropraxie, biologie totale, jeûne à visée préventive, acupuncture et auriculothérapie.

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Capture d'écran de la fiche du ministère de la Santé sur le jeûne à visée péventive prise le 22/06/2023

 

En citant notamment les travaux auxquels a participé le professeur Falissard de l'Inserm, elles visent à clarifier qui est autorisé à appliquer telle ou telle technique: ainsi, elle spécifie que "l'acte d'acupuncture est considéré par la jurisprudence comme un acte médical" et qu’en conséquence "seuls les membres des professions médicales peuvent le pratiquer". Ces fiches permettent aussi d'alerter sur les risques de certaines pratiques.

Il reste donc de nombreuses autres PSNC non répertoriées par le ministère de la Santé comme par exemple la ventousothérapie, la biorésonance, la phytothérapie, la thérapie nutritionnelle, la réflexologie, la naturopathie, l'aromathérapie, l'hypnothérapie, la sophrologie, le thermalisme psychiatrique... et de nouvelles pratiques fleurissent sans cesse.

Prudence aussi en regardant qui vante les mérites de ces pratiques: l'Agence des Médecines Complémentaires Adaptées (A-MCA) réalise par exemple ses propres fiches sur ces PSNC classées par couleur vert, orange et rouge. Cette association loi 1901, qui n'est pas une agence d'Etat contrairement à ce que son nom pourrait laisser croire, suscite la méfiance du collectif "No Fake Med" et de l'Ordre des médecins qui déplorent son manque d'indépendance par rapport aux pratiques qu'elle souhaite encadrer.

Dans ses partenaires, l'A-MCA compte notamment une association de réflexologues et dans ses "experts" le dirigeant d'un organisme de formation à l’aromathérapie. Interrogée par l'AFP le 14 juin, sa directrice générale Véronique Suissa assure être dans "une démarche intellectuelle", ajoutant n'être elle-même "formée à aucune pratique".

Pour la naturopathie, classée en orange, l'A-MCA juge que "les dérives sont involontaires". L'agence estime qu'il n'existe "pas de risque spécifique" pour l'aromathérapie, qu’elle classe en vert, pratique qui consiste pourtant à utiliser des huiles essentielles, parfois ingérées, et contre laquelle le centre antipoison de Lille a mis en garde sur son site.

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Capture d'écran de la fiche de l'A-MCA sur la naturothérapie prise le 22/06/2023

 

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Capture d'écran de la fiche de l'A-MCA sur la naturothérapie prise le 22/06/2023

 

Attention aussi aux travaux qui assurent prouver l'efficacité d'une méthode de soin : "Ce qui marche aujourd'hui, notamment sur les réseaux sociaux, c'est la scientifisation : dire qu'une pratique est scientifiquement prouvée, testée en laboratoire, pour faciliter l'adhésion des personnes qui croient en la science", détaille Romy Sauvayre. Si la controverse et le doute sont inhérents à la recherche, il existe des repères pour s'informer sur la crédibilité d'une étude, comme l'explique notre article consacré à ce sujet. 

"Quand un thérapeute prodigue toute une panoplie de thérapies, comme par exemple en se présentant comme 'naturopathe-nutritionniste-praticien de biorésonance', ce n'est pas bon signe, même si une monothérapie n'est pas une garantie non plus", fait valoir de son côté le 24 mai Didier Pachoud, président du Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l’Individu (GEMPPI). 

Il ajoute qu'il est aussi fréquent pour les praticiens frauduleux de jouer sur les appellations car certains titres de pratique ou de praticien ne sont pas encadrés par la loi et peuvent être librement utilisés. Même pour ceux qui protégés, il peut persister une confusion. C'est par exemple le cas du titre de "psychothérapeute", réservé depuis 2004 aux professionnels inscrits au registre national. Pour contourner cette réglementation, les appellations ambiguës se sont multipliées comme "psychopraticien, thérapeute psychocorporel, chercheur en psychothérapie…" qui peuvent facilement tromper un patient. 

De même, de nombreuses PSNC contiennent le terme "thérapie", à l'image de l'apithérapie (utiliser des produits issus de ruches), l'urinothérapie (boire une partie de son urine) ou encore l'héliothérapie (utiliser les rayons du soleil), une sémantique qui peut donner l'impression que ces pratiques sont scientifiquement éprouvées.

  • Analyser les risques du soin proposé

Il faut ensuite analyser le soin proposé en lui-même, qui peut se révéler totalement différent en fonction du praticien, pour s'assurer qu'il n'est pas dangereux. Il est recommandé de lui demander des garanties scientifiques sur la sécurité et l'efficacité de la prise en charge avant la consultation. 

La ventousothérapie par exemple, aussi appelée "hijama" ou "cupping therapy", qui consiste à utiliser des ventouses chaudes ou froides, est vantée par de nombreux sportifs comme le footballeur Karim Benzema ou le nageur Michael Phelps.

Deux techniques existent : la ventouse dite sèche qui consiste à provoquer une aspiration de la peau et  la ventouse dite humide où la peau est scarifiée pour en faire sortir du sang. 

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Un praticien opère de la ventousothérapie dite humide sur un patient, le 10 avril 2021, à Ramallah

AFP

 

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Un praticien opère de la ventousothérapie dite humide sur un patient, le 10 avril 2021, à Ramallah

AFP

 

Or cette dernière relève de la pratique illégale de la médecine si elle n'est pas pratiquée par un médecin car la peau est incisée, un acte que seul un médecin peut réaliser, rappelle auprès de l'AFP le 25 mai le docteur Claire Siret, présidente de l'Ordre des Médecins de Seine-et-Marne et spécialiste des PSNC. 

Dans les cas les plus extrêmes, certaines pratiques peuvent se révéler mortelles. Deux personnes sont décédées après avoir participé à des "stages de jeûnes hydriques", délivrés par un naturopathe et qui consistaient "à ne pas absorber d’aliments solides durant une à plusieurs semaines sans qu'aucun suivi médical ne soit assuré ni prévu", et une personne a succombé lors d'une "thérapie par l'eau froide".

Avant de faire appel à une pratique de soin non conventionnelle, il faut "se rapprocher de son médecin traitant ou autre professionnel de santé afin de vérifier si la pratique envisagée est adaptée à son état de santé et qu'elle ne présente pas de contre-indication", note la DGS. Une personne atteinte d'un cancer qui pratique un jeûne extrême pourrait ainsi par exemple s'affaiblir encore davantage. 

  • Vérifier le diplôme du praticien

Pour les professionnels de santé

Avant de consulter, il est également recommandé de vérifier le diplôme du professionnel de santé. Pour pouvoir exercer la médecine en toute légalité en France, il faut avoir suivi une formation reconnue. L’exercice illégal de la médecine, c'est-à-dire établir un diagnostic ou délivrer un traitement de maladies sans être médecin, est puni de 2 ans d’emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

Le conseil de l'ordre de chaque profession de santé permet de vérifier que le soignant autorisé à exercer, en s'assurant qu'il est enregistré auprès d'eux : c'est le cas pour les médecins, les masseurs-kinésithérapeutes, les pédicures-podologues, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens

Le Répertoire partagé des professionnels de santé ou RPPS regroupe tous ces professionnels de santé dans un seul et même annuaire, en attribuant un  identifiant de 11 chiffres à chacun d'entre eux.

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Capture d'écran du Répertoire partagé des professionnels de santé prise le 22/06/2023

 

L'Assurance maladie possède également son propre annuaire qui permet de chercher par nom, profession ou acte médical.

Si un praticien se présente comme médecin ou assure pratiquer la médecine mais ne figure pas dans ces registres, il faut s'adresser au Conseil de l'ordre des médecins.

Néanmoins, un médecin peut aussi délivrer des pratiques de soin non conventionnelles. Certains professionnels jouent parfois sur leur double-casquette pour continuer d'afficher des pratiques en théorie bannies sur Doctolib comme la naturopathie, pointait ainsi Le Parisien en mai 2023 (archive). 

Pour les non-professionnels de santé

Quant aux praticiens des PSNC qui ne sont pas professionnels de santé, il faut se méfier s'ils reprennent des codes médicaux, en se définissant par exemple comme "docteur" ou "thérapeute" et en proposant des "bilans de santé" ou "rééquilibrage alimentaire". Des procédés qui sèment volontairement la confusion et ont été mis en avant dans une enquête de la DGCCRF en 2020-2021.

La proximité d'un praticien avec un lieu de santé n'est pas non plus un gage de fiabilité, car certains s'installent sciemment près de maisons de santé ou cabinets médicaux pour créer une ambiguïté, note le ministère de l'Economie.

Au moment de prendre rendez-vous avec un praticien en ligne, attention également aux témoignages ou commentaires dithyrambiques, mais invérifiables. "Pour fonctionner, ces 'professionnels' utilisaient autrefois le bouche à oreille, un mécanisme classique qu'on connaît depuis la nuit des temps et des sectes pour assurer que leurs remèdes miracle ont marché. Il suffit que quelqu'un soit convaincu d'avoir eu un bénéfice à suivre ces techniques alternatives pour qu'elle le propage et efface des doutes, et ce phénomène de témoignage est aujourd'hui accentué par les réseaux sociaux", met en garde la sociologue Romy Sauvayre.

"Les réseaux sociaux et plus généralement internet ont mis sur un pied d’égalité des pratiques reconnues et non reconnues via notamment des plateformes de rendez-vous en ligne. C’est très difficile de faire le tri, et grâce à internet le marché est immense, un naturopathe peut faire une consultation Skype, ça a rendu très accessible des choses qui auparavant étaient très compliquées", souligne auprès de l’AFP le 24 mai Clément Bastié, du collectif l’Extracteur, qui surveille les dérives sectaires notamment.

  • Lors de la consultation

Même en appliquant toutes ces précautions lors de la prise de rendez-vous, il est encore possible de tomber sur un praticien déviant, par méconnaissance de la loi ou volontairement. 

Sur leurs sites internet, remarque Didier Pachoud, du GEMPPI, les "pseudo thérapeutes ne vont pas directement dénigrer la médecine classique, ils vont avoir des discours amoindrissants".

"C'est dans le secret des cabinets ou des formations internes que le vrai discours anti-médical est promulgué." Didier pachoud

Les différents experts que nous avons interrogés ont répertorié des "signaux d'alerte" qui doivent éveiller la méfiance des clients.

Une formation reconnue ?

Déjà, un praticien doit pouvoir justifier de sa formation, explique à l’AFP le 13 juin Alexandra Attalauziti, présidente du syndicat des naturopathes : "il faut commencer à s'inquiéter quand le professionnel n'assume pas sa formation, ou ne dit pas ce qu'il a fait comme formation", assure-t-elle

Un conseil bienvenu, mais difficile à appliquer: pléthore de formations sont proposées pour les PSNC, avec un spectre extrêmement large de prix et de sérieux, comme celle-ci (archive), en promotion à 127 euros, quand d'autres dépassent les 10.000 euros. 

Certains groupements de professionnels listent bien des "bonnes formations", mais cette reconnaissance n'est pas un gage suffisant. 

La DGCCRF a observé lors de contrôles dans les centres de formation "que ces dernières sont souvent proposées à un coût élevé, pour des durées parfois très courtes (de quelques heures à quelques jours), leur contenu étant parfois obscur. À leur issue, des attestations de formation aux dénominations libres sont remises aux participants, à l’instar d'une attestation de 'techniques efficaces en relation d’aide'", présentées à tort comme des diplômes ayant valeur de "qualification".

 L'isolement du praticien

Un autre signal d'alerte est relevé par Alexandra Attalauziti: l'isolement du praticien. "Un professionnel qui vous dit 'venez chez moi vous n'aurez plus besoin de suivre votre traitement endocrinologue ou d'aller voir un kinésithérapeute', c’est mauvais signe", pointe-t-elle, assurant que "les naturopathes doivent travailler en complémentarité des professionnels de santé".

"Toute PSNC peut conduire à une dérive thérapeutique. Mais, au-delà de ce risque-là, il convient également de prendre en compte celui de la dérive sectaire", met en garde la DGS.

L'établissement d'un diagnostic

D’après le Code de la santé publique (archive), "exerce illégalement la médecine : toute personne qui prend part habituellement (...) à l'établissement d'un diagnostic ou au traitement de maladies, congénitales ou acquises, réelles ou supposées, par actes personnels, consultations verbales ou écrites ou par tous autres procédés quels qu'ils soient", sans être titulaire d'un diplôme, certificat ou titre exigé pour l'exercice de la profession de médecin.

 

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Un caducée photographié le 15 mai 2008 à l'hôpital Henri Mondor de Créteil

AFP

 

"Le Code de la santé est bien clair mais il n'est jamais appliqué: la plupart de ces 'thérapies' proposent un diagnostic sauvage comme base de soins, il est très rare qu'elles s'appuient sur un diagnostic d’un médecin conventionnel", dénonce Clément Bastié du collectif l'Extracteur.

De manière générale, résume la DGCCRF, "il convient d’être vigilant dès lors que le professionnel adopte une posture de soignant, par exemple en proposant d'établir un 'diagnostic' ou en sollicitant des documents couverts par le secret médical (résultats d'analyses ou d'imagerie médicale…)". 

Les experts évoquent des discours pseudo-scientifiques, utilisant des termes empruntés à la fois à la médecine, à la psychologie et au spirituel.

Ils appellent également à se méfier des diagnostics qui attribuent tous les problèmes de santé à une cause unique, par exemple une mauvaise alimentation.

"On peut utiliser de l'acupuncture pour des symptômes ou pour se déstresser. Mais il y a plein de mouvements alternatifs qui entrent dans ces propositions de remèdes en promettant des guérisons, et il alors existe un risque de retard de soin, voire de perte de chance pour les patients quand ils pensent que ce traitement alternatif peut se substituer à la médecine traditionnelle", estime la sociologue Romy Sauvayre. Sur les réseaux sociaux, des vidéos virales ont par exemple appelé à écouter des fréquences musicales pour "guérir" de cancers.

Dans tous les cas, relève Claire Siret de l'Ordre des médecins, il faut informer son médecin en cas de recours à un PSNC.

"Différents profils adhèrent à ces soins non conventionnels : des patients atteints de maladies incurables qui cherchent à améliorer leur quotidien ou à qui ces soins redonnent de l'espoir, des patients qui ne veulent pas du traitement proposé par la médecine conventionnelle parce que qu'il est lourd, comme la chirurgie, et cherchent une alternative. Enfin, les déçus du monde médical qui refusent de se faire soigner par la médecine et se dire que cela ne coûte rien d'essayer quelque chose de nouveau", analyse Romy Sauvayre.

La promesse d'un remède miracle...

Le praticien vous promet un "remède miracle" qui résoudra tous vos problèmes? attention, c’est peut-être du charlatanisme, tel que défini par le Code de la santé publique. Le charlatanisme "consiste à proposer comme salutaire ou sans danger un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé".

 

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Capture d'écran de la définition du charlatanisme prise sur le site du Conseil nationale de l'Ordre des médecins le 22/06/2023

 

L’ex-naturopathe "repentie" Sohan Tricoire, interrogée par l’AFP le 8 juin, met spécialement en garde contre les promesses de guérir des maladies incurables : elle cite l'exemple d’une jeune femme atteinte de dermatite atopique (une maladie cutanée chronique): "des dermatos lui présentaient des traitements très symptomatiques, mais aucun n’a jamais jugé utile de lui préciser que sa maladie était incurable, donc quand elle est tombée sur des gens qui lui ont promis une guérison, elle a foncé".

La Miviludes, dans son rapport 2021, relève ainsi que les personnes souffrant d’un cancer sont particulièrement vulnérables au charlatanisme et aux dérives sectaires : "Les organisations sectaires et les thérapeutes auto-proclamés n'hésitent pas à exploiter cette peur [du cancer, NDLR] et à promettre des solutions miracle parfois là où la médecine conventionnelle a échoué".

Mais la Miviludes observe que "leur terrain de prédilection reste les soins de support qui désignent l'ensemble des soins et soutiens qui peuvent être proposés à une personne atteinte d'une pathologie cancéreuse tels qu'une activité physique adaptée, un soutien psychologique, etc. à côté des traitements spécifiques destinés à soigner la maladie". La Miviludes a participé, pour mieux accompagner les patients dans leur recherche de soins complémentaires au traitement, à un guide (archive) des "soins de support" publié par la Ligue contre le cancer, informant notamment : "de nombreuses personnes peu scrupuleuses proposent leurs services et il n’est pas toujours facile de les repérer".

La Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) explique que des pratiques commerciales sont réputées trompeuses si elles affirment "faussement qu'un produit ou une prestation de services est de nature à guérir des maladies, des dysfonctionnements ou des malformations".

Le Code de la consommation prévoit que "les produits et les services doivent présenter, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes". Un praticien opérant des soins inefficaces ou dangereux peut même risquer des sanctions sur le plan de la pratique illégale de la médecine voire de la mise en danger, pointe la DGCCRF.

... à des tarifs exorbitants

Ces soins peuvent être facturés très chers, même si beaucoup de praticiens attirent la clientèle par une première séance gratuite.

 "Les honoraires totaux des actes et des prestations réalisés dans le cadre des PSNC peuvent être élevés et il ne faut donc pas hésiter à demander, non seulement des garanties scientifiques sur la sécurité et l’efficacité de la prise en charge, mais aussi un devis global sur ce qui est proposé avant d'en accepter la réalisation", conseille la DGS.

Les professionnels sont soumis aux règles générales d'information précontractuelles et de loyauté des pratiques vis-à-vis des consommateurs : ils doivent donner une information sur les prix pratiqués et remettre une note sous forme de ticket ou facture si la prestation dépasse 25 euros ou si le consommateur le réclame. 

Le contrat proposé ne doit pas non plus comporter de clauses abusives visant, par exemple, à limiter la responsabilité du professionnel en cas d'erreur dans les informations communiquées ou limiter les recours possibles.

Si des praticiens proposent des "formations" à leur spécialité, cela peut également être le signe d'une fraude. Dans le secteur des PSNC, des praticiens peu scrupuleux délivrent, pour compléter leurs revenus, des formations qui n'ont aucune valeur de certification et relèvent de la vente pyramidale ou schéma de Ponzi, dans lesquels la rémunération des recruteurs résulte principalement de l’affiliation au réseau de nouveaux membres. Ces méthodes sont néanmoins interdites en France et punies de deux ans d'emprisonnement et 300.000 euros d'amende, souligne la DGCCRF.

Les "prescriptions" doivent aussi être surveillées de près par le client : "si un naturopathe conseille pour 600-700 euros de compléments alimentaires, ce n'est pas normal", note Alexandra Attalauziti. La présidente du syndicat des naturopathes a aussi été confrontée à "des naturopathes qui ne sont pas bien formés, et ce n'est pas de leur faute, et qui pensent qu'ils ont le droit de mélanger des plantes et de les vendre, mais ça c’est de l’exercice illégal de la pharmacie".

Certaines pratiques "vendues" sont en effet interdites, comme le drainage lymphatique, réservé aux kinésithérapeutes.

Les experts interrogés par l’AFP appellent tous également à se méfier des "packs" vendus en ligne, comme des "coachings en naturopathie à distance à 600 euros",  relève le syndicat de la naturopathie, ou une "certification" à 4.900 euros. De même, des "fréquences miraculeuses de guérison" sont commercialisées en prétendant "réparer l"ADN"  sans aucun fondement scientifique.

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Capture d'écran prise le 22/06/2023

 

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Capture d'écran prise le 27/04/2023

 

En achetant un soin en ligne, il faut vérifier les mentions légales du site, normalement obligatoires, et qui permettent de connaître le statut d'une entreprise.

Pour les consultations classiques, en présentiel, les tarifs diffèrent selon les pratiques et les praticiens. Nicolas, 43 ans, qui souhaite rester anonyme a "testé tout un panel de choses, l'énergie quantique, l'acupuncture, la biodanza, l'hypnothérapie, le neuro-feedback, la naturopathie" qui pour soulager des troubles anxieux "très invalidants". Des "soins" pour lesquels il a déboursé "entre 50 et 60 euros la demi-heure, pour dix séances minimum à chaque fois".

Un coût d'autant plus important que les PSNC ne sont, pour la plupart, pas prises en charge par l'Assurance maladie. En revanche, selon la Mutualité française, 82% des mutuelles remboursent des "médecines douces", selon ses termes.

Le groupe AG2R La Mondiale, qui a accepté de répondre aux questions de l’AFP le 26 mai, a ainsi indiqué que sa mutuelle Viasanté proposait des prestations dans 16 pratiques, dont la biokinérgie, la microkinésithérapie, la sophrologie ou encore l'étiopathie.

Certaines d'entre elles, comme l'étiopathie, qui se définit comme une "thérapie manuelle" sont très controversées, rappelle ce rapport de l’Inserm (archive) de 2018. Mais AG2R La Mondiale estime que "la perception et la pratique des médecines douces est très personnelle et propre à chacun" et assure que "de ce fait, proposer à nos adhérents une large liste de pratiques permet de proposer une prise en charge personnalisée en ne limitant pas aux pratiques habituelles que sont l’ostéopathie et l’acupuncture".

Le remboursement des frais par Viasanté est toutefois soumis à la vérification de la légalité du cadre de la pratique, comme l’énumère la mutuelle, en particulier une facture mentionnant l’enregistrement du professionnel à un répertoire ou registre légal.

L'incitation à abandonner ou retarder ses soins

Un des plus grands dangers des dérives de ces pratiques est le risque d'engendrer ou un retard de prise en charge voire un arrêt des traitements conventionnels, insistent les experts. La DGS appelle à se méfier des praticiens qui "dénigrent la médecine conventionnelle et les traitements qu’elle propose, incitent à arrêter les traitements".

Dans son guide, la Ligue contre le cancer en fait également part : "Les médecines complémentaires ne doivent jamais se substituer aux traitements conventionnels mais en être des compléments, comme leur nom l'indique. Le recours aux médecines complémentaires doit toujours être accompagné par un suivi médical de l'algologue [médecin spécialisé dans la prise en charge de la douleur, NDLR], de l'oncologue ou du médecin traitant".

Les patients traités pour un cancer, qui subissent souvent des effets secondaires lourds de la chimiothérapie ou peuvent redouter la chirurgie, sont particulièrement vulnérables.

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Un patient atteint d'un cancer prend part à un atelier au sein du Centre Léon Bérard

AFP

 

Mais aussi d'autres patients souffrant de pathologies difficiles à diagnostiquer et à traiter, comme Nicolas. "Une médecin acupunctrice m'a expliqué que je n'étais pas en phase avec ma mission de vie, que j’avais un blocage, et m’a conseillé d’arrêter mon traitement antidépresseur", raconte-t-il. Après trois mois sans traitement, décrit-il," j’étais à ramasser à la petite cuillère, j'ai pris des risques énormes".

Les discours "anti-médicament" qui estiment que "la chimie, c’est le mal", comme le résume Nicolas, ne sont pas l'apanage des PSNC, mais peuvent aussi émaner de professionnels de santé, comme le montre son témoignage.

Depuis la crise Covid, relève Clément Bastié du collectif l'Extracteur, "le principal danger c'est l'atteinte à la santé publique, avec notamment le discours antivaccins qui vous éloigne de la médecine conventionnelle et peut mener à un refus de traitement, à une perte de chance. Le risque de ces pratiques c’est de faire croire qu'on peut soigner autrement".

En mars, le ministère de l'Intérieur et celui de la Citoyenneté ont annoncé leur volonté de créer un "délit d'incitation à l'arrêt d'un traitement pour maladie grave", a-t-elle dit, citant le chantre du crudivorisme sur YouTube Thierry Casasnovas, qui fait l'objet d'une information judiciaire notamment pour "exercice illégal de la médecine" et a été mis en examen. 

La culpabilisation

Attention enfin aux messages culpabilisants parfois dispensés par des praticiens déviants : "ils vous rendent responsables de votre maladie, et vous abreuvent de messages hygiénistes: si vous ne guérissez pas c’est que vous n’avez pas assez médité, pas bien jeûné, etc… ", témoigne Nicolas.

"Ce qui doit alerter les personnes, c'est notamment une demande financière importante, l'exclusion des soins conventionnels mais aussi la difficulté à se retirer du processus", explique à l'AFP le 31 mai Donatien le Vaillant, de la Miviludes. Il conseille aussi "d'en parler à ses proches et de ne pas s'enfermer dans une croyance".

  • Effectuer un recours

Si vous pensez  avoir été victime d'un praticien frauduleux, il existe des recours mais qui restent difficiles à identifier et dépendent de la nature de l'infraction (est-ce une pratique illégale de la médecine? une pratique commerciale trompeuse?) et du statut du praticien (est-il médecin? sa pratique est-elle encadrée?).

Pour un professionnel de santé

Si vous avez consulté un médecin, pharmacien, chirurgien-dentiste, masseur-kiné, sage-femme, podologue ou infirmier, vous devez adresser votre réclamation au Conseil départemental de l'ordre concerné. 

L'ordre va ensuite analyser la plainte et pourra prendre des sanctions disciplinaires pouvant aller jusqu'à une radiation qui retire le droit d'exercer au professionnel. Il ne peut en revanche pas rembourser des honoraires ou octroyer des dommages et intérêts. Vous pouvez également effectuer un signalement auprès de votre Agence régionale de santé.

En cas de dérive sectaire

Dans ce cas, il faut informer la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires via son formulaire électronique. Les dérives sectaires dans le domaine de la santé représentaient près de 40% de l'ensemble des signalements reçus à la Miviludes, pointait la mission interministérielle en 2020.

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Capture d'écran des saisines réceptionnées en 2020 par la Miviludes classées par type de mouvements

 

 Il est également possible de se tourner vers des associations d'aide aux victimes comme l'Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI,) ou le Centre Contre les Manipulations Mentales (CCMM). 

Si vous estimez qu'une infraction pénale a pu être commise, vous pouvez déposer plainte auprès de la gendarmerie ou du commissariat le plus proche ou par courrier auprès du procureur de la République du tribunal de grande instance pour signaler une escroquerie, de l'exercice illégal de la médecine, ou encore un abus de faiblesse.

En cas de pratique commerciale trompeuse

La DGCCRF indique qu'il est possible d'effectuer un signalement sur sa plateforme SignalConso.En 2022, plus d'une centaine de signalements concernant le secteur des prestations de soins non conventionnelles ont été déposés et déjà une cinquantaine depuis le 1er janvier 2023. Pour un litige contractuel, il faut voir avec le praticien, et, sans solution, saisir le médiateur de la consommation auprès duquel les professionnels ont l'obligation d'avoir souscrit.

Le 28 juin aura lieu la première réunion du Groupe d’appui à l’encadrement des PSNC, constitué sous l'impulsion de la ministre déléguée à la Santé Agnès Firmin Le Bodo, qui  assure travailler à la sécurisation de ces pratiques notamment en se penchant sur la question de l’enseignement et de la formation de ces pratiques, d’après les informations recueillies par l'AFP en amont de cette rencontre. "Savoir comment ces gens sont formés, décrire les soins pratiqués, c’est une question de démocratie", estime le professeur Falissard.

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