Lors de sa conférence de presse au palais de l’Élysée, mardi 16 janvier, Emmanuel Macron a évoqué les salaires et le pouvoir d’achat des personnes touchant le smic. "Quand je regarde ces cinq dernières années, le Smic a augmenté de 20%. Un travailleur au Smic à temps complet a gagné, depuis 2017, 9% de pouvoir d'achat", dit le président de la République.

C'est faux. Pour l’augmentation du salaire minimum, elle n'est pas de 20%. Pour lancer une comparaison, on doit la faire débuter au 1^er janvier 2019 et l'arrêter au 1er janvier 2024, soit les cinq ans de comparaison d’Emmanuel Macron. Sachant que le smic vient de passer début 2024 à 1766 euros brut et qu'il était à 1521 euros au 1er janvier 2019, son augmentation ressort à 16% sur les cinq dernières années. Emmanuel Macron exagère.  

Sur l’augmentation du pouvoir d'achat des "smicards", elle serait de 9% depuis 2017, selon le président de la République. Rappelons que l'évolution du pouvoir d'achat, c'est la différence entre l'évolution des revenus (salaires) et l'évolution des prix sur la même période. Depuis début 2017, l'inflation cumulée en France a été de 17%, selon l’Insee ; pendant la même période, le Smic a gagné 19%. Le gain de pouvoir d'achat a été de 2% et non de 9%.

Baisse des émissions de gaz à effet de serre

Évoquant la thématique climatique, Emmanuel Macron affirme que la France "a été deux fois plus vite sur la baisse des émissions. On est à 4,6% sur 2023".

C’est vrai. La baisse des émissions de gaz à effet de serre est bien de 4,6% en 2023, selon le chiffre du Citepa, l’organisme chargé de ces mesures. Cet indicateur doit toutefois être relativisé car il est provisoire et ne porte que sur les neuf premiers mois de l'année 2023. Il ne prend pas en compte les émissions du secteur agricole.

Par ailleurs, la bonne performance n'est pas forcément due à la sobriété de la France. La baisse s'explique, selon le Citepa, par des températures assez clémentes en 2023, ce qui a fait baisser le recours au chauffage. Il y a eu aussi le redémarrage de plusieurs centrales nucléaires, ce qui a entraîné un accroissement de la production d'électricité dite décarbonée. Enfin, l’industrie frappée par la hausse de prix de l'énergie a aussi moins émis de gaz à effet de serre. On le voit, la baisse des émissions de la France en 2023 est plus due à des facteurs conjoncturels que structurels.