Yannick Jadot dit-il vrai sur les salaires et la charge de travail des infirmiers ?


Yannick Jadot dit-il vrai sur les salaires et la charge de travail des infirmiers ?

Publié le jeudi 13 janvier 2022 à 09:36

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Une infirmière à Grimsby, en Angleterre, en juin 2020.

(DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

Auteur(s)

Joanna Yakin

Le candidat écologiste à la présidentielle assure qu'un infirmier ne gagne qu'un euro de plus par heure supplémentaire travaillée. C'est vrai. La cellule Vrai du faux vous explique.

"Vous faites une heure de nuit, quand vous êtes infirmier, c'est un euro de plus. Au bout d'une nuit de dix heures, vous touchez dix euros de plus", a dénoncé Yannick Jadot, le candidat écologiste à la présidentielle, invité de franceinfo lundi 13 décembre. Yannick Jadot assure que l'hôpital est "au bord de la rupture" et que l'argent promis par le Ségur de la Santé ne suffit pas. "Vous avez des infirmières et des infirmiers qui aujourd'hui traitent deux fois plus de malades que les règles de sécurité sanitaire", a-t-il ajouté.

Contacté par franceinfo, le DRH d'un hôpital public français confirme les chiffres avancés par Yannick Jadot. D'après ce cadre hospitalier, lorsqu'un infirmier effectue des heures de nuit, il touche précisément 1,07 € (brut) de plus, soit 10,70 € pour une nuit de 10 heures. Les week-ends travaillés sont guère mieux rémunérés : 47,85 € brut de plus par week end.

Des sous-effectifs constatés par la Cour des Comptes

Yannick Jadot assure par ailleurs que des infirmiers traitent "deux fois plus de malades que les règles de sécurité sanitaire". Cette affirmation est difficile à vérifier car les effectifs mobilisés varient en fonction des hôpitaux. Dans la plupart des services, c'est la direction de l'hôpital qui décide des effectifs nécessaires à déployer, le plus souvent en fonction des taux d'occupation des lits.

Mais pour certains services spécifiques, c'est la loi qui encadre précisément. Le Code de Santé publique impose par exemple deux infirmiers pour cinq patients dans les services de réanimation, un pour quatre en soins intensifs cardiologiques le jour, au moins un pour huit la nuit. Mais même dans ces services encadrés par la loi, un rapport de la Cour des comptes en 2019 estimait que les ratios n'étaient pas toujours respectés dans certains hôpitaux franciliens de l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris).