Guerre en Ukraine : François Hollande visé par un mandat d’arrêt émis par la Russie ? C’est faux


Guerre en Ukraine : François Hollande visé par un mandat d’arrêt émis par la Russie ? C’est faux

Publié le mercredi 17 avril 2024 à 16:47

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François Hollande lors de la cérémonie d'entrée de Missak et Melinée Manouchian au Panthéon à Paris le 21 février 2024.

(Blondet Eliot -Pool/SIPA / SIPA

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20 Minutes

FAKE OFF La rumeur vient de Thierry Meyssan, président-fondateur du Réseau Voltaire, puis diffusée via un réseau de propagande russe.

Il est cité parmi les « piliers de la désinformation et de la propagande russes », dans un document du gouvernement d’Etat des Etats-Unis. L’écrivain français Thierry Meyssan est à l’origine d’une rumeur qui agite la fachosphère et la complosphère.

Le président-fondateur du Réseau Voltaire affirme, lors d’une conférence à Colmar organisée par la branche alsacienne du groupuscule d’extrême droite « Égalité et réconciliation », que François Hollande est visé par un mandat d’arrêt international pour « crime contre la paix » émis par la Russie.

Selon Thierry Meyssan, l’ancien président aurait en effet affirmé avoir signé les accords de Minsk en 2015 sans jamais avoir eu l’intention de les appliquer. Ces accords passés pour résoudre le conflit en Ukraine orientale étaient censés régler le conflit avec notamment l’application d’un cessez-le-feu et le retrait des troupes et du matériel militaire des deux parties, la Russie et l’Ukraine. Mais « aucune des dispositions des accords de Minsk n’a été intégralement appliquée », selon la Fondation Jean Jaurès.

Un argument de propagande russe

Affirmant que la Russie a envahi l’Ukraine pour mettre « fin au massacre au Donbass [sic] qui durait depuis huit ans », Thierry Meyssan défend ainsi l’invasion de l’Ukraine avec un argument utilisé par le Kremlin et ses réseaux de propagande. « Notre honorable président François Hollande dit qu’il a signé les accords de Minsk en pensant ne jamais les appliquer et de manière à donner le temps à l’Ukraine de s’armer pour pouvoir combattre les Russes, c’est un crime contre la paix, c’est le crime le plus grave », poursuit l’écrivain français.

« D’ailleurs actuellement, en Russie, il y a un mandat d’arrêt contre François Hollande pour le juger pour ça, mais on ne vous en a pas parlé ici je pense », lance-t-il encore. Une petite phrase relayée par un compte affilié à la propagande russe, selon TF1, et qui fait le tour de certains canaux des réseaux sociaux.

Fake off

Si François Hollande a bien admis en 2023 que « c’est nous [Angela Merkel et lui-même] qui voulions gagner du temps pour permettre à l’Ukraine de se rétablir, de renforcer ses moyens militaires », l’ancien chef d’Etat français ne fait pas l’objet d’un mandat d’arrêt russe.

Selon les recherches de TF1, aucune trace de poursuites contre François Hollande n’existe dans les communiqués officiels, dans les médias russes, sur le site du ministère russe de la Justice ou encore dans la liste des personnes recherchées en Russie. Le site d’information en conclut qu’il s’agit donc d’une fausse information « crée de toutes pièces » par le « conspirationniste français », comme il est qualifié par les services américains.